Le centre national de recherche en biotechnologie de l'université Frères Mentouri est désormais un pôle universitaire qui affiche une double aspiration : promotion et maîtrise des sciences des vivants ; engagement d'en faire un levier de la croissance économique. Le campus de Aïn El Bey a des visées ambitieuses et ne s'en cache pas. Des ambitions mesurées et au prorata de ses capacités et qualifications pédagogiques. Dotée de structures et de moyens pour s'aligner sur les meilleures universités du Maghreb et du Bassin méditerranéen, l'université Frères Mentouri s'est lancé ce défi et ne peut plus se désister. Et elle est toujours en haut de la liste quand il s'agit de participer ou d'organiser une manifestation scientifique à même de servir sa cause pédagogique. C'est dans cette optique que l'université Frères Mentouri a abrité, les 19, 20 et 21 octobre dernier, une manifestation scientifique sur les biotechnologies. Une rencontre parrainée conjointement par l'Agence thématique de recherche en biotechnologie et des sciences agroalimentaires. «Une opportunité pour réunir plusieurs chercheurs et spécialistes algériens, tunisiens, marocains, français, belges et ukrainiens à l'effet d'illustrer des exemples de recherches innovantes en la matière et aussi de débattre d'un certain nombre de thématiques, dont les biotechnologies et la santé, l'agriculture, l'environnement et les industries», selon le rectorat. A la lumière de cet éventail de sujets, tous dignes d'intérêt puisque ce sont des créneaux pourvoyeurs d'emplois — une finalité que recherche toute université pour ses diplômés — l'occasion a été donnée aux professionnels de la santé, de l'agriculture, des industries et de l'environnement de se rassembler pour échanger expériences et visions, chacun dans son domaine de prédilection. En effet, plusieurs débats et tables rondes ont été organisés pour balayer un large pan des réalisations dans le domaine des biotechnologies, et ce, dans le but de promouvoir leur application. Les travaux présentés par les chercheurs algériens représentant les différents établissements universitaires montrent bien le progrès et l'évolution de la recherche dans cette discipline et ses applications au niveau de ces institutions. Pour rappel, les biotechnologies sont utilisées dans de nombreux domaines. Elles s'appuient sur le traitement de quantités prodigieuses de données générées aussi bien par la biologie moléculaire et la génomique que d'autres disciplines non biologiques telles que la robotique, l'électronique ou encore la bionique. Par le truchement de cette manifestation scientifique, «l'université de Constantine, comme pôle universitaire scientifique et technologique, se programme pour devenir la capitale des biotechnologies en Algérie», nous a-t-on confié. Pourquoi pas, puisqu'elle dispose de plusieurs instituts qui pourraient jouer un rôle de précurseur dans le domaine. A rappeler que l'université Frères Mentouri compte plusieurs département scientifiques dont la faculté des sciences de la nature et de la vie, celle des génies des procédés pharmaceutiques, ou encore l'Agence thématique de recherche en biotechnologie et sciences agroalimentaires (ATRBSA), ou le Centre de recherche en biotechnologie (CRBT), pour ne citer que ceux-là. L'EXEMPLE DU CRBT Le Centre de recherche en biotechnologie est un établissement public à caractère scientifique et technique, affilié au ministère de l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique. Implanté sur le site de la nouvelle ville Ali Mendjeli à Constantine, il est chargé de mettre en œuvre des programmes de recherche scientifique et de développement technologique dans le domaine des biotechnologies. Opérationnel depuis mai 2010, il dispose de six divisions de recherches : unité d'immunologie, biotechnologie alimentaire, biotechnologie et environnement, biotechnologie et agriculture, biotechnologie et santé et biotechnologie industrielle. Parmi ses missions, il est question d'identifier et de coordonner en réseau de recherche et d'animer les équipes de recherche existantes dans le domaine des biotechnologies, assurer une veille scientifique et technologique en rapport avec les biotechnologies, ou encore participer au développement et à l'harmonisation de la législation ayant trait à la bioéthique, la biosécurité et les normes de références. En mai dernier, ce centre a abrité le lancement du séquençage du génome algérien. Un projet de haute technologie dirigé par un noyau de chercheurs du CRBT, des chercheurs algériens travaillant aux Etats-Unis et en Arabie Saoudite, en collaboration avec leurs homologues américains ayant participé au projet emblématique du séquençage du génome humain. C'est dire la vocation de ce centre et l'impact de sa mission sur l'essor du développement biotechnologie, notamment dans la résolution de problèmes majeurs de santé. D'ailleurs, l'ensemble des institutions de formation, de recherche, d'accompagnement et de développement des biotechnologies réunis territorialement à Constantine seront sans nul doute déterminant dans le développement de l'investissement et de la création d'entreprises ayant un lien direct avec les secteurs de l'agriculture, de l'environnement et de l'industrie pharmaceutique. Concernant cette dernière spécialité, Constantine en est devenue le pôle national incontestable.