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Que fait l'école de ses redoublants ?
Marché d'inscription informel des exclus, repêchages, classes spéciales et manque de vision
Publié dans El Watan le 05 - 11 - 2015

L'une des mesures prises par Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, est de récupérer ces élèves, notamment ceux ayant la moyenne entre 8 et 9/20 en leur organisant une session de rattrapage.
Autre mesure : la ministre a exhorté les conseils d'enseignants de réétudier leurs décisions en donnant l'occasion aux élèves de refaire l'année. Si les mesures prises jusque-là par la ministre visent à atténuer un tant soit peu l'impact de la déperdition scolaire, celles-ci ne risquent-elles pas de produire l'effet contraire ? Les professionnels du secteur de l'Education énumèrent les conséquences négatives de ce genre de décisions. Ils invoquent l'influence négative des redoublants sur leurs camarades, ainsi que sur le déroulement des cours.
«Ces redoublants vont être à l'origine des absences, notamment vers le troisième trimestre. Vers le mois de février et mars, on se retrouve avec des classes vides», avertit Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest (Syndicat national autonome de l'enseignement secondaire et technique).
Par rapport à la décision de Mme Benghebrit, Idir Achour, le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) pense que «la ministre se trompe de discours». «Ni le directeur de l'établissement, ni celui de l'Education, encore moins la ministre n'ont le droit de reprendre ou d'exclure un élève. Cela relève des prérogatives des conseils de classe», rappelle-t-il dénonçant un marché d'inscription informel des exclus. «C'est le conseil de classe qui décide du repêchage des élèves.
Quand on a un bon taux de réussite, on peut revoir les décisions d'exclusion qu'on a prises en fin de l'année ou au début de l'année. Mais cela doit se faire par le même conseil», réaffirme Idir Achour précisant que l'exclusion peut être dans bien des cas un «moyen pédagogique». «Des fois, on exclut des élèves en fin d'année, on les laisse traîner quelques semaines, et puis on les récupère pour qu'ils valorisent les études.
Ces façons de faire entrent dans le cadre de la politique pédagogique», explique-t-il. Le Snapest, pour sa part, dénonce l'emprise de l'administration dans ce genre de décisions. «Le fait de donner la chance à un élève pourra aboutir à quelque chose lorsqu'elle émane du conseil de classe. Lorsque l'administration impose des élèves ayant 21 ou 22 ans, c'est sûr qu'il n'y aura pas de résultats», met en garde Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest. L'échec scolaire ou la déficience intellectuelle s'expliquent d'après nos interlocuteurs, dans la majorité des cas, par des troubles d'ordre socio-psychologique. Dans d'autres cas par des problèmes d'ordre physique.
Ce qui nécessite une prise en charge spécialisée en fonction de chaque cas. Chose qui s'avère actuellement impossible vu le taux élevé d'échecs chez les élèves.
L'enseignement professionnel reste une alternative
Le renforcement de l'enseignement professionnel demeure l'alternative afin de régler le problème de la déperdition scolaire et de mieux gérer l'échec scolaire, comme le suggèrent les spécialistes.
«En plus de l'enseignement normal, il doit y avoir en parallèle un enseignement professionnel. Un élève qui éprouve des difficultés à suivre un enseignement normal peut être orienté vers un enseignement professionnel», propose M. Meriane. Et d'ajouter : «La solution n'est pas dans le replâtrage, mais de créer de véritables passerelles avec la fonction publique et l'enseignement professionnel pour s'insérer dans n'importe quel métier.
Le repêchage des élèves à l'origine de la surcharge des classes
Parmi les conséquences des décisions de retenir les élèves dans les établissements scolaires malgré leur faiblesse et parfois leur comportement inadéquat, la surcharge des classes. «Durant la rentrée sociale, l'administration donne des chiffres pour la moyenne des élèves par classe, à savoir entre 30 à 35 élèves. Par la suite, les instructions commencent. C'est de là que commence le problème de la surcharge des classes», estime Messaoud Boudiba du Cnapest.
Ce syndicaliste dénonce à cette occasion l'ingérence de l'administration dans les conseils des classes. Autre écueil : «Il peut aussi y avoir des marchés entre les différents directeurs d'établissement où ils échangent leurs exclus. Parfois, cela se fait dans un cadre humain, et dans d'autres cas je crois qu'il y a une certaine logique de corruption, je n'ai pas de preuves, mais on en entend parler», déclare Idir Achour, porte-parole du CLA (Conseil des lycées d'Algérie). Des cas du piston existent aussi.
Et certains élèves retrouvent toujours leur place en dépit de leurs moyenne, âge ou comportement. Conséquence ? Ces agissements font que dans certains cas des élèves en dépit de leur écart d'âge se retrouvent dans la même classe et le même milieu. «Les cas de décalage d'âge entre les élèves n'est pas vraiment important dans les écoles primaires parce qu'au niveau de celles-ci il y a des passages automatiques jusqu'à la cinquième année. Et le taux de réussite est à 90%. On a au maximum un redoublant par classe», rassure Idir Achour expliquant qu'au moins 70% des élèves réussissent leurs études primaires. Mais ces derniers patinent plutôt au CEM. Et de détailler : «Les 30% restants réussissent avec un ou deux ans de retard.
On peut dire qu'on atteint les 98% de réussite au primaire». Le coordinateur national du Snapest, Meziane Meriane, estime, de son côté, que le problème d'incompatibilité d'âge se pose beaucoup plus pour l'école primaire, étant donné que la loi sur l'orientation scolaire exige la scolarité de l'enfant jusqu'à l'âge de 16 ans. «Je pense que la suppression de l'examen de 5e va dans ce sens. Donc, il faudra l'appliquer», soutient M. Meriane. Cet éducateur estime que le fait de faire revenir un adolescent de 16 ans et le mettre dans le même milieu avec un bambin de 6 ans, cela risque d'engendrer de la violence. «Ils ne peuvent pas vivre dans le même endroit étant donné que les besoins de l'un et de l'autre sont carrément différents», juge-t-il.
D'autres, à l'instar de Sadek Dziri, président de l'Unpef (Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation), estiment que le problème de la différence d'âge ne se pose pas vraiment dans le secteur de l'éducation. «ll n'y a pas de décalage énorme entre les élèves ; à titre d'exemple, un élève de 17 ans avec un autre de 24 ans. Ces cas n'existent pas», précise M. Dziri considérant que le fait de donner l'occasion à l'élève de refaire l'année, cela va influencer la politique générale de l'éducation. Le syndicaliste rappelle que l'élève a le droit de refaire l'année une fois dans chaque cycle et a droit à l'enseignement obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans.

«Il faut des classes spécialisées»
De nombreux spécialistes que nous avons interrogés à ce sujet estiment que les élèves ont le droit à une seconde chance pour refaire l'année. Mais chacun propose sa vision quant à la manière du repêchage de ces élèves. «Ces élèves qu'on a tenté de repêcher ont le droit de refaire l'année, notamment ceux qui n'ont jamais redoublé ou ont refait une seule année dans leur cursus», considère le chargé de communication du Cnapest, Messaoud Boudiba.
Ce syndicaliste plaide pour le retour des classes spéciales. «Autrefois, il y avait des classes spéciales. Chaque établissement peut créer une ou deux classes spéciales en fonction de ses capacités», rappelle M. Boudiba. Ce syndicaliste regrette cet état de fait : «L'administration opte ainsi pour les classes normales. Alors que les élèves des classes normales ont droit aux études dans des conditions adéquates : nombre réduit, calme…».
Et de poursuivre : «Tous les problèmes proviennent des redoublants. Dans des classes spéciales, ces redoublants n'étudient que les matières essentielles avec un emploi du temps aménagé, on les sépare des élèves des classes normales», souligne-t-il. Pour sa part, Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest, défend l'idée de la création des classes spéciales en plaidant pour la prise en charge pluridisciplinaire de ces élèves. «Lorsqu'on parle des classes spéciales, il faut que ce soit des classes spécialisées et non pas de leur donner un volume horaire diminué parce qu'on ne peut pas les prendre dans une classe normale», suggère-t-il.
Dans ces classes spécialisées, il faut qu'il y ait, de l'avis de M. Meriane, des encadreurs pour ces enfants déficitaires intellectuellement (des psychologues, des psycho-pédagogues). Ces derniers «vont essayer de les aider à retrouver un certain niveau», explique-t-il.


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