Les constructions non conformes et la négligence urbanistique ont engendré des dommages collatéraux à de nombreuses habitations dans un quartier de la commune. L'extension effrénée des constructions immobilières non conformes aux réglementations en vigueur ne cesse de défrayer la chronique dans la commune de Bouzaréah. Le quartier «Baranès», situé sur les hauteurs de la ville, non loin du chef-lieu, a été ébranlé avant-hier dans la matinée par un glissement de terrain provoquant l'effondrement d'un lot de plusieurs bâtisses suite aux travaux effectués en contrebas du lieu d'habitation. A l'origine du problème qui a engendré de très graves dommages à plusieurs maisons, l'utilisation d'engins de démolition pour dégager une assiette foncière d'un terrain mitoyen où a été érigée une nouvelle promotion immobilière titanesque (60 logements) appelée par voie judiciaire à être détruite. La conséquence directe en a été l'effondrement de deux maisons mitoyennes, offrant un décor sinistre. Les critiques des riverains présents sur les lieux imputent la responsabilité en premier lieu aux autorités locales qui ont permis que de tels dépassements aux conséquences catastrophiques aient lieu. «L'indulgence des autorités locales, à savoir les responsables municipaux, la wilaya déléguée de Bouzaréah, ainsi que les dinosaures du foncier ont fait de nous des sinistrés», peste un habitant du quartier. Selon le collectif du quartier qui lance d'ailleurs un cri de détresse, cette catastrophe n'est que le prélude à une autre situation encore plus périlleuse. Pour les habitants, les émotions ne sont néanmoins pas terminées. Le danger d'un éventuel effondrement d'autres bâtisses n'est pas à écarter puisque le talus surplombant les habitations s'affaisse à vue d'œil, provoquant une crevasse. Face à cette situation alarmante, de nombreuses familles habitant aux abords ne savent plus sur quel pied danser. «Des dizaines d'habitations mitoyennes à celles qui se sont déjà effondrées risquent de subir le même sort, des familles entières craignent qu'une vraie catastrophe les emporte», lance, dépité, un autre habitant du quartier. Pour les habitants de la cité Baranès, les dommages causés par cet effondrement ne sont que les prémices d'une mauvaise situation ; d'ailleurs, ils se sont indignés quant aux délais «non respectés» fixés pour la démolition de la promotion immobilière. «En l'absence d'un plan d'urbanisme conforme aux exigences urbanistiques et les autorisations préalables, le promoteur immobilier, Riad N., a été autorisé par la municipalité à construire pendant plus de six mois en toute impunité sans se soucier des retombées catastrophiques sur le voisinage», a signifié notre interlocuteur, et d'enchaîner : «La wilaya avait émis l'ordre, le 22 juillet 2015, de démolir la promotion immobilière pour défaut de conformité ; néanmoins, les responsables de la municipalité ont agi contrairement à la loi à des fins purement personnelles», ajoute ce dernier. Pour l'édile communal de ladite commune qui a tenu à balayer d'un revers de la main les déclarations des habitants, «la responsabilité incombe aux services techniques de l'urbanisme relevant de la municipalité qui ont démoli le mur de soutènement qu'il ne fallait pas toucher», a déclaré Kitouni Med Amine, se permettant de jeter la pierre à son service d'urbanisme, ajoutant que «chacun devait assumer ses responsabilités !» En tout état de cause, cette situation n'est pas fortuite puisque les règles de construction sont bafouées dans cette commune. Ce qui est également frappant au niveau de cette commune, c'est que plusieurs terrains classés en zones 2 et 3 ont été autorisés à la construction. Il est à noter que d'autres affaires empreintes de soupçons de corruption, notamment s'agissant du foncier, concerneraient des responsables locaux, dénonce une source de la municipalité. On y reviendra ultérieurement!