L'écriture de certaines phases, toujours obscures, de la Révolution au point de devenir de véritables tabous, a été, hier, le principal sujet des débats abrités par l'université Emir-Abdelkader de Constantine. La célébration du 50e anniversaire de Zighoud Youcef, marqué par la présence de Mohamed Chérif Abbes, ministre des Moudjahidine, n'est pas passée sans soulever certains interdits relatifs surtout à l'histoire de la wilaya II. Pour certains moudjahidine parmi ceux qui ont côtoyé Zighoud Youcef et assuré des postes de commandement, beaucoup de vérités n'ont pas été dites sur la période allant de juin 1955 au mois d'août 1956 et dont la révélation demeure tributaire d'une autorisation exigée par le ministère des Moudjahidine. Une manière de battre en brèche l'écart entre le discours officiel et la réalité. D'autres participants invités à témoigner sur la vie et le parcours de Zighoud Youcef affirment détenir des documents relatifs à des vérités historiques et politiques capables de déranger beaucoup de personnes encore en vie. Allusion faite aux massacres du village de Mellouza contre des Algériens soupçonnés de soutenir le mouvement national algérien MNA de Messali Hadj. Depuis la rencontre organisée en hommage à Didouche Mourad puis l'hommage rendu récemment à Salah Boubnider, des tentatives d'écrire l'histoire de la wilaya II butent toujours sur des réticences que certains attribuent à des éléments influents dans l'Organisation nationale des moudjahidine. Alors, hier, si le ministre a bien insisté sur l'écriture de l'histoire, l'on ne peut imaginer un seul instant qu'il s'agirait de l'histoire tronquée de ses vérités.