La commune, chef-lieu de wilaya a été particulièrement ciblée par les critiques. Le wali a, en effet, constaté que dans cette commune l'argent du contribuable est gaspillé dans des opérations sans véritable incidence sur le quotidien des habitants. Il a relevé le mauvais état des routes, ruelles et places publiques. Il a parallèlement noté que la plupart des cités et quartiers n'avaient pas d'éclairage public et que dans différents endroits, le réseau est mal entretenu. Il a également constaté le non-enlèvement des ordures ménagères. Comme il l'a toujours fait depuis son arrivée à Annaba, le wali s'est mis en colère et a menacé de sanctions les responsables de la commune. En début de soirée de la même journée, il a provoqué une réunion au siège de la commune. Il y a réitéré ses remarques et menaces exprimées lors de ses déplacements de la matinée et a pointé une nouvelle fois un doigt accusateur vers les cinq élus chargés des secteurs. Avant de lever la séance, il donna la parole à certains et molesta verbalement d'autres cadres et élus. Préalablement, il avait été informé que sur les 150 millions de dinars versés à la commune de Annaba au titre du budget annuel d'exploitation 2006, seuls 12 millions avaient été utilisés au 31 août. Au titre d'argument, le maire et ses disciples, tous du FLN, avaient avancé les travaux de Sisyphe qu'ils réalisaient quotidiennement. Ils n'ont pas précisé que les services communaux sont perpétuellement sollicités pour réaliser des travaux bâclés quelques jours auparavant. « Il y a plusieurs façons de quitter son poste », a asséné le wali. Cette mise en demeure est assortie de l'éventuelle décision de transfert du budget supplémentaire de Annaba vers une autre commune. En fait, l'intermède estival, qui a permis à la ville de retrouver son éclat perdu ces cinq dernières années, n'était rien d'autre que de la poudre aux yeux. Le wali, qui se limite à exprimer des menaces depuis son arrivée à Annaba, ne s'est toujours pas décidé à les mettre à exécution. Le pourra-t-il ou fait-il simplement dans la gesticulation pour les besoins de la consommation publique ? A Annaba, en cette veillée de fin de mandat des élus locaux, l'activité tourne autour « des poches », de la gestion du patrimoine foncier communal, affaires sociales, choix des fournisseurs et de l'octroi d'un maximum d'agréments d'autorisation d'exploitation des parkings à des prête-noms. Le terrain communal, sis à la plaine ouest face au siège de la direction générale attribuée à un opérateur privé, est révélateur de la fringale qui gagne les coulisses de la commune de Annaba. Une activité qui tient compte de l'échéance électorale d'octobre 2007.