L'accès aux technologies de la santé réduira les coûts de soins de santé aussi bien pour l'Etat, les ménages et la Sécurité sociale, sont unanimes à déclarer les experts. Ces outils d'aide à la prise de décision doivent aussi être évalués et enrichis. Miser sur les technologies numériques concernant le patient à travers le dossier électronique, les études cliniques et les registres nationaux des pathologies est l'une des recommandations pour orienter les choix. Une base de données qui servira à établir des approches qui évoluent également au fil du temps, comme c'est le cas aussi pour les technologies de la santé. Les études épidémiologiques constituent également un des éléments importants dans cette démarche. Il est clair que la conception des modèles nécessite des connaissances de ces éléments indispensables dans un système de santé. «Le choix pour un modèle ou un autre dans la prise de décision nécessite une conceptualisation des données», note Mirella Marlow, directrice des dispositifs et des systèmes de diagnostic à l'Institut national pour l'excellence de la santé et les soins (NICE) à Londres, qui est revenue sur le schéma national pour choisir les technologies médicales qui consiste à améliorer les services sanitaires, produire des preuves et donner des conseils pour ceux qui travaillent dans le secteur de la santé. «Les technologies médicales sont différentes des technologies pharmaceutiques», a-t-elle relevé tout en précisant qu'au Royaume-Uni les registres constituent la base des données qui aident à éclairer le processus et à répondre à certaines incertitudes tout en signalant qu'il est aujourd'hui admis de choisir une approche personnalisée. Il est donc nécessaire de recourir à la modélisation de façon transparente et prendre les décisions sur la base de données scientifiques qui aboutiront à une décision sociopolitique. Des techniques sont aujourd'hui disponibles pour justement aider à la prise de décision si la population a besoin de tel ou tel traitement : «Nous avons un grand potentiel qui permet d'aider à approuver les produits (dispositifs médicaux) de manière rapide et efficace. Des décisions basées sur des preuves et sur la qualité fournie par des données observationnelles». La transparence reste le mot-clé pour la réussite de ces systèmes, ont insisté les experts, «car d'ici 2020 nous sommes condamnés à trouver un système de durabilité et de coopération qui exigera des agences de médecine la transparence et la fiabilité nécessaire. Dans le choix des traitements pour les maladies chroniques, qui se taillent la part du lion dans les budgets, plusieurs théories se présentent pour aider à la prise de décision, notamment pour les produits d'innovation face à toutes les informations et données sur les avantages et les inconvénients de ces produits. Pour ce faire, précisent les économistes, deux indicateurs dans la pratique de l'évaluation économique orientent ce choix. Il s'agit du ratio coût-efficacité et le bénéfice monétaire. «Le rapport coût-efficacité doit faire partie de l'évaluation économique et cela nous permettra d'améliorer l'accès aux soins avec équité. De nombreuses exigences dictent le choix entre tel ou tel produit. Elles sont, entre autres, notamment d'ordre sanitaire. Si un traitement pourrait éviter des complications qui vont nécessiter des hospitalisations multiples encore plus graves que la maladie et qu'il est plus coûteux, le choix est vite fait», sont unanimes à déclarer les experts en précisant que l'analyse sur les nouveaux médicaments doit répondre à des critères précis, notamment sur le gain en matière de longévité de la durée de vie et la qualité de vie. «Des preuves doivent être fournies aux décideurs afin de les aider à prendre une décision rationnelle, car dans le traitement de certaines maladies telle que le diabète la perspective à long terme est importante», a indiqué Rasmus Prior Gjesing, expert en économie de santé à Novo Nordisk en précisant que lorsqu'un traitement est rentable, il aura moins d'impact sur le budget et l'objectif est atteint. «C'est ce que nous recherchons», a-t-il encore souligné. L'objectif recherché est cependant d'évaluer le rapport bénéficie/des produits de santé et contribuer à la prise de décision. C'est pourquoi des études concernant l'utilisation des médicaments sont de plus en plus demandées par les autorités réglementaires ; cependant, les exigences éthiques associées à la conduite de ce type d'études sont relativement hétérogènes selon les pays et les environnements de soins, notamment lorsque celles-ci nécessitent une collecte ad hoc de données.