Le terrorisme a frappé un symbole du pouvoir en Tunisie hier. Un bus de transport des éléments de la Garde présidentielle a explosé tuant douze de ses occupants, selon les informations disponibles hier en début de soirée. La piste de l'attentat kamikaze n'est pas écartée par les autorités du pays. Un minibus de la Garde présidentielle a explosé, hier à 17h25, au centre-ville de Tunis, entraînant la mort d'au moins 12 personnes. Un kamikaze serait derrière cet attentat. La Tunisie a été de nouveau la cible d'une nouvelle attaque terroriste, perpétrée en plein centre-ville, sur l'avenue Mohammed V, au niveau du local du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) dissous. Le minibus de la Garde présidentielle a explosé alors qu'il ramassait des agents pour les emmener à leur poste de travail. Le lieu de l'attentat — une ruelle perpendiculaire à l'avenue Mohammed V — a toujours servi de point de rencontre des éléments de la Garde présidentielle. Les premières informations font état de 11 morts et 13 blessés. L'explosion a été entendue à plus de 100 mètres à la ronde. Tout l'avant du minibus a été complètement déchiqueté, reflétant la puissance de l'explosion. Des voitures stationnées près du minibus ont été également touchées. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Walid Louguini, a indiqué aux médias, vers 18h, que 11 décès étaient déjà à déplorer, ainsi qu'un nombre indéterminé de blessés. Ce nombre a été révisé à la hausse : 14 victimes ont été ensuite dénombrées. L'avocat Bassem Trifi, dont la voiture était stationnée près du minibus, a raconté que son véhicule a été détruit suite à l'explosion. «Le bus était stationné en deuxième position ; il venait juste de s'arrêter pour permettre aux agents de monter. Je privilégie la thèse d'un kamikaze qui serait monté à bord derrière les agents et se serait fait exploser. C'est pourquoi, c'est l'avant du minibus qui a été complètement déchiqueté», explique l'avocat. Du côté des officiels, aucune thèse n'a été encore avancée. «Nous ne pouvons pas nous prononcer à ce niveau de l'enquête», n'a cessé de répéter le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Mais, dans la rue et à travers les médias, la thèse terroriste ne fait pas de doute, d'autant plus que la cible est le corps de la Garde présidentielle, symbole de l'autorité. La Tunisie a été confrontée à plusieurs attaques djihadistes l'année dernière, dont deux attentats sanglants contre le musée du Bardo à Tunis en mars et contre un hôtel près de Sousse fin juin, qui ont fait 60 morts.