Si le CLA et le Cnapest se disent satisfaits, le ministère de l'Education estime que la grève a été partiellement suivie avec un taux qui ne dépasse pas les 21%. Hier matin, plusieurs établissements du secondaire ont observé un arrêt des cours. Les enseignants entendaient ainsi marquer leur solidarité avec les 13 enseignants et éducateurs du lycée Saïd-Hamdine qui ont été, selon les syndicalistes mutés arbitrairement. «Les enseignants de Saïd-Hamdine ont été sanctionnés par le ministère de tutelle pour servir d'exemple aux autres éducateurs au niveau national», a déclaré M. Lemdani, représentant du Cnapest. Pour le porte-parole du Comité des lycées d'Alger, «les enseignants sont conscients qu'il y a eu injustice et ce qui est arrivé au lycée Saïd-Hamdine peut arriver dans n'importe quel autre lycée». En effet, les syndicalistes exigent de la tutelle et de l'académie Alger-Ouest la réintégration de leurs collègues en rappelant qu'il y a eu «violation de l'article 21 bis de la loi 394-05 sur les mutations». Le représentant du Cnapest souligne à cet effet que «la consultation de la commission paritaire composée de cinq représentants de l'administration et cinq enseignants est importante. Ils n'ont pas convoqué la commission parce qu'elle renferme les représentants légitimes des enseignants d'Alger». Cette situation, ressentie comme une dérive de l'administration à l'égard de ces enseignants mutés dans des établissements situés loin de leur lieu de résidence, n'a pas tardé à faire réagir la tutelle. Mme Younsi, inspectrice de l'académie d'Alger-Ouest, a été virulente à l'égard de ces grévistes qu'elle considère «sans conscience» et «qui ne pensent nullement à l'intérêt de l'école et des élèves». Elle ajoute que «ces enseignants voulaient le départ de la directrice et maintenant ils veulent son retour et l'annulation des mutations faites à leur demande». Des faits que réfutent les deux syndicats, qui veulent contribuer à un dialogue responsable avec les autorités. En dernier ressort, les syndicalistes appellent le département de l'éducation «à revenir à de meilleurs sentiments pour régler le problème des enseignants dans l'intérêt des élèves». Autrement, «nous allons durcir le mouvement», menace le représentant du Cnapest.