La deuxième partie du projet de réalisation de canalisations et de regards pour endiguer les inondations est en voie de concrétisation. Le problème des inondations récurrentes à Bateau Cassé, dans la commune de Bordj El Kiffan, sera définitivement réglé. C'est ce que nous avons appris du vice-président chargé de l'environnement. La solution consiste en la réalisation de canalisations et de regards pour la collecte des eaux pluviales, qui à leur tour seront acheminées vers la mer. Signalons qu'à Bateau Cassé, les inondations touchent principalement deux endroits. La solution apportée par les pouvoirs publics à ce problème a été mise en œuvre une première fois. Une fraction de la localité de Bateau Cassé a été finalement dotée en moyens pour faire face aux inondations. Reste à étendre ces travaux à la deuxième portion de la ville. D'après le même responsable de l'APC, «au départ les habitants ont refusé le lancement des travaux. Ils ont organisé plusieurs rassemblements». A l'origine de cette contestation, le manque d'informations sur la nature des travaux. Les habitants pensaient que les eaux d'assainissement, qui sont hautement polluées, allaient être déversées dans la mer. Or, il s'agit seulement d'eau de pluie. «Maintenant que les habitants ont pris connaissance de la consistance de ces travaux et de leur utilité, les projets peuvent commencer. La solution sera durable et définitive», soutient-il. La localité de Bateau Cassé, qui se trouve à quelques encablures du chef-lieu, est connue pour sa topographie particulière. La surface de l'agglomération compte deux grandes crevasses qui se remplissent d'eau à la moindre chute de pluie. L'anarchie urbaine n'arrangeant rien, les eaux de pluie ne s'évacuent pas naturellement vers la mer. L'enchevêtrement des constructions entrave l'écoulement des eaux qui doivent serpenter des allées et des ruelles souvent exiguës. A Bordj El Kiffan, des zones, qui ne sont en principe nullement urbanisables, sont envahies par le béton. Des lotissements d'habitation ont été bâtis dans des zones marécageuses. Quant aux terres agricoles, elles se sont mues en l'espace de quelques années seulement en forêt d'immeubles aux allures démesurées et tentaculaires. «Les premiers habitants de Bordj El Kiffan ont ramené de la terre agricole par wagons, à partir de l'ouest de l'Algérie, notamment de Mostaganem. Ils l'ont étalée sur toute la surface de la commune qui dépendait alors de Rassauta. Ils ont asséché également les marais et installé des drains. Hélas, il ne reste pas grand-chose de ces aménagements. 80% des terres agricoles de Bordj El Kiffan ont été transformés en lotissements d'habitation», confie un habitant de la commune. Et de conclure : «Des endroits qui présentent des inconvénients évidents ont été construits. Les responsables et les élus locaux ont distribué des lots de terrain à tort et à travers, même à proximité des plages. Les inondations sont un phénomène tout à fait normal si on prend en compte toute cette anarchie.»