La question du plafonnement des salaires des joueurs professionnels est de nouveau à l'ordre du jour. Les responsables de la Ligue de football professionnel (LFP) et les dirigeants de clubs pros (SSPA) ont pris rendez-vous pour débattre de la question. Le résultat de la course est connu d'avance. Ils échangeront, se mettront d'accord sur le principe du plafonnement des salaires, s'engageront (verbalement) à tout mettre en œuvre pour concrétiser le projet pour lequel ils se sont réunis…, mais ne modifieront pas leur politique en la matière. La politique salariale continuera d'échapper à toute logique financière et économique. Les clubs pros croulent sous les dettes, mais continuent de participer aux compétitions sans la moindre inquiétude. L'écrasante majorité des clubs est en faillite depuis le premier exercice de l'ère professionnelle. Logiquement, lorsqu'un club pro se trouve dans cette situation, son statut (professionnel) lui est immédiatement retiré et il est versé en division amateur. Dans le contexte actuel marqué par une absence totale de visibilité et où le laisser-aller et le laisser-faire font office de gestion, il est illusoire d'attendre un changement de réflexes de la part des dirigeants. Le plafonnement des salaires, tel qu'il est présenté par ses initiateurs, ne répond absolument pas aux exigences du (vrai) professionnalisme. C'est un serpent de mer tout simplement. L'urgence est, d'abord, de tenir compte de la situation financière des clubs. Ceux qui sont plombés par la faillite ne doivent pas être autorisés à prendre part aux rencontres, car ils mettent en danger l'intégrité de la compétition. Les instances du football ne semblent pas prêtes à franchir cette ligne rouge. S'ils sont acculés sur la question du plafonnement des salaires des joueurs des clubs, ils verseront clairement, si ce n'est déjà fait, dans la politique suicidaire de la caisse noire qui fera des ravages. La mise en place d'un organe indépendant de contrôle et de gestion des finances des clubs professionnels est d'une nécessité impérieuse. Elle est plus prioritaire que le plafonnement des salaires. Les responsables de la LFP et ceux des clubs pros ne paraissent pas convaincus de cet ordre de priorité. C'est tout le mal du football professionnel made in Algérie.