Les facilitations promises par les autorités centrales tardent à être mises en œuvre au niveau local. Près de 21 700 entreprises sont recensées au registre du commerce dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ce chiffre inclut l'ensemble des dispositifs Ansej, Cnac, PME, PMI de toutes dimensions. C'est ce qu'a indiqué à El Watan, mardi, Améziane Medjkouh, président de la Chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura (CCID). Selon cet opérateur économique, l'état des lieux de l'investissement privé dans la région ne reflète en aucun cas le potentiel réel de la wilaya de Tizi Ouzou. «Je dirai qu'il est plutôt morose actuellement malgré quelques rares initiatives qu'il y a lieu d'encourager», déplore le président de la CCID. Interrogé sur les problèmes rencontrés par les opérateurs économiques, il a déclaré : «L'éternel problème du foncier reste une variable inchangée, suivent les contraintes liées au financement ainsi que les pesanteurs administratives habituelles.» S'agissant du sort réservé aux zones d'activité, M. Medjkouh s'est montré sceptique : «Une des plus anciennes zones est devenue ‘‘mixte'' au grand dam des opérateurs car il ne tardera pas à y avoir des conflits entre résidants et opérateurs. Pour les autres, nous constatons un phénomène d'intrusion d'activités parasitaires étrangères à nos bonnes mœurs qui tendent à gangrener et pervertir la dynamique de développement locale si aucune mesure urgente n'est prise dans l'immédiat par les autorités.» Par ailleurs, notre interlocuteur regrette les lenteurs entourant la réalisation des futures zones de Souamaâ, Draâ El Mizan, Tizi Ghenif sur lesquelles «nous fondions tant d'espoirs pour encourager l'investissement dans notre wilaya». De l'avis de ce chef d'entreprise, l'investissement ne se décrète pas, il est le fruit de toutes les synergies mises en œuvre au profit d'un objectif commun. «Nous devons régulièrement le repenser avec l'ensemble des acteurs et décideurs concernés par le développement de notre wilaya. Nos opérateurs ont payé un lourd tribut pour leur engagement économique aussi bien local que national. Aujourd'hui et au même titre que nos concitoyens, ils ont besoin d'avoir une meilleure vision sur la stratégie de développement local pour pérenniser leurs futurs investissements», recommande M. Medjkouh. Ce constat d'échec de la politique d'investissement prônée par les pouvoirs publics a été réitéré lors d'une rencontre sur ce thème organisée fin octobre 2015. Le président de l'APW, Hocine Haroun, a dressé un tableau peu reluisant de la situation économique dans la wilaya. «Les résultats sur le terrain sont déplorables. De nombreux projets n'arrivent même pas à démarrer, alors que certains investisseurs, bénéficiaires de lots, dans des zones industrielles ou d'activités, changent de cap pour se consacrer à une toute autre activité que celle prévue.» Le foncier industriel dans la wilaya de Tizi Ouzou compte 23 zones d'une superficie globale de 877 ha pour 1656 lots dont 881 affectés alors que le nombre de lots vacants s'élève à 737. Les zones d'activité en projet sont retardées par des oppositions et des lenteurs administratives.