Le président de la Chambre du commerce et de l'industrie du Djurdjura (CCID), M. Ameziane Medjkouh, a tiré jeudi une nouvelle fois la sonnette d'alarme quant à l'urgence de prendre en charge les préoccupations des opérateurs économiques de la wilaya de Tizi Ouzou afin que la machine économique reprenne dans cette région suite à un énorme retard qu'elle enregistre ces dernières années. Pour illustrer la situation dans laquelle patauge l'investissement, il a relevé l'état des zones d'activités et industrielles qui n'encourage pas toute initiative de s'implanter en dépit des requêtes adressées aux pouvoirs publics. En effet, l'occasion de la tenue de l'assemblée générale annuelle de la CCID a été saisie par son président pour interpeller une nouvelle fois les autorités locales et centrales pour intervenir afin que les contraintes qui freinent le développement socioéconomique de la région soient levées. Dans ce sillage, il a indiqué que le secteur économique génère plus de 60 % des 344 000 postes d'emplois de la wilaya, soit plus de 200 000 postes et les 53 000 commerçants qui émargent au centre national du registre du commerce ont versé, au compte de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP), en 2010, plus de 650 millions de dinars, soulignant ainsi l'importance des entreprises dans la création des richesses dans la région, mais aussi le fait que les pouvoirs publics devraient attacher une attention particulière pour les opérateurs qui sont confrontés à de nombreuses contraintes ces dernières années où l'on assiste au désinvestissement tout en révélant que Tizi Ouzou avec 6,5 entreprises pour 1000 habitants est loin de la moyenne nationale avoisinant les 11,5. Pour M. Ameziane Medjkouh, l'Etat devrait appuyer davantage ce tissu de la PME pour créer encore plus de postes de travail, d'autant plus que la région connaît un taux de chômage de plus de 18 %, supérieur également à la moyenne nationale estimée à 10 % alors que 54 % de sa population âgée de moins de 30 ans est demandeuse d'emplois où le sera dans si peu de temps. La priorité, selon le président de la CCID, est la réhabilitation des zones d'activités et industrielles, que même le wali M.Abdelkader Bouazghi, lors de son intervention, a qualifié leur état de «déplorable», comme l'a soutenu aussi le vice-président de l'APW M. Saadi Hadibi qui a fait part d'une requête envoyée aux autorités sur cette question. TIzi Ouzou mérite un plan spécifique afin de lui permettre de rattraper le temps perdu, a encore déclaré M. Ameziane Medjkouh, à l'image des Hauts Plateaux. En plus des préoccupations liées aux contraintes foncières et techniques, l'insécurité est décriée par les opérateurs économiques de la région qui ne savent plus à quel saint se vouer tout en interpellant la population et les autorités à agir ensemble pour mettre fin au fléau qui ne fait que compromettre de jour en jour toute activité économique. Les seules notes d'espoir pour la relance de l'activité économique à Tizi Ouzou sont sorties de la bouche du wali et de la directrice de wilaya de la PME en annonçant la réhabilitation progressive des zones d'activités, la création prochaine d'une nouvelle zone industrielle et le déblocage de l'aide financière aux opérateurs via le fonds local d'investissement à hauteur de 100 milliards de centimes en plus d'autres mesures aidant à l'investissement, notamment la part de la wilaya des 386 milliards de dinars que le ministère de l'Industrie entend consacrer durant la période 2010-2014 pour la mise à niveau des PME.