La vente de pétrole est l'une des principales sources de revenus des terroristes en Syrie. Selon diverses sources concordantes, elle leur rapporte environ 2 milliards de dollars chaque année. Le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov, en est désormais quasi certain : le président turc Recep Tayyip Erdogan et sa famille sont directement «impliqués» dans le trafic de pétrole avec l'organisation Etat islamique (EI). «Le principal consommateur de ce pétrole volé à ses propriétaires légitimes, la Syrie et l'Irak, s'avère être la Turquie. D'après les informations obtenues, la classe dirigeante politique, dont le président Erdogan et sa famille, est impliquée dans ce commerce illégal», a-t-il déclaré hier devant plus de 300 journalistes. Dans la foulée, on apprendra que la semaine dernière, 2000 terroristes se sont rendus en Syrie depuis la Turquie et que plus de 120 tonnes de munitions et 250 véhicules ont été livrés à Daech. D'après les services russes de Renseignement, après avoir franchi la frontière turco-syrienne, les camions-citernes transportent le pétrole de l'EI vers des ports où l'or noir est ensuite acheminé vers des pays tiers en vue de son raffinage. La Russie a détecté trois itinéraires de livraison du pétrole de l'EI en Turquie depuis la Syrie. L'itinéraire ouest est connecté aux ports turcs de la Méditerranée ; l'itinéraire nord mène à Batman et l'itinéraire est à la base de transit dans la municipalité de Cizre. Pour appuyer ses affirmations, le ministère russe de la Défense a dévoilé des photographies de convois de camions-citernes transportant du pétrole jusqu'à la frontière entre la Syrie et la Turquie. «Nous connaissons la valeur des paroles d'Erdogan. Il a déjà été pris une fois en flagrant délit de mensonge par les journalistes turcs qui avaient révélé la livraison par la Turquie d'armes aux terroristes, sous couvert d'aide humanitaire. Pour cette raison, les journalistes ont été emprisonnés. Les dirigeants turcs, notamment Erdogan, ne démissionneront pas et ne reconnaîtront rien, même si leurs visages sont souillés par le pétrole volé», a martelé Anatoli Antonov lors de sa conférence de presse. A titre d'exemple, le premier itinéraire est utilisé de nuit afin de transporter les hydrocarbures tirés des gisements situés près de la ville de Raqqa, fief de Daech dans le nord-ouest de la Syrie, à travers les villes frontalières de Azaz (Syrie) et Reyhanli (Turquie) vers les ports turcs d'Iskenderun et Dörtyol. Sur une photo satellite prise le 16 novembre dernier, il est possible de voir une accumulation d'au moins 360 camions et véhicules lourds dans la région de Reyhanli, à proximité de la frontière syrienne. Selon le site d'informations sputniknews.com, le Renseignement spatial russe a également révélé qu'après avoir traversé la frontière, les camions-citernes chargés de pétrole se dirigent vers les ports d'Iskenderun et de Dörtyol, équipés de quais spécialisés pour les pétroliers. Une partie du pétrole est chargée à bord de navires et envoyée pour traitement hors de Turquie, le reste est vendu sur le marché intérieur. La vente de pétrole est l'une des principales sources de revenus des terroristes en Syrie. Selon diverses sources concordantes, elle leur rapporte environ 2 milliards de dollars chaque année. Cet argent est ensuite «investi» dans le recrutement de terroristes du monde entier et l'achat d'armes. L'EI possède 8000 camions-citernes qui transportent chaque jour 200 000 barils de pétrole. Une véritable industrie du crime que la Turquie d'Erdogan aide à prospérer.