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«Nous aurons une meilleure protection contre les maladies évitables par la vaccination Pr Kaddache Chawki. Chef de service de pédiatrie au CHU de Blida
Un nouveau calendrier vaccinal 2015 est définitivement adopté. Une campagne de vaccination contre la polio sera lancée le 15 du mois en cours avec un nouveau vaccin antipoliomyélitiquee injectable. Quelle est, d'après vous, la différence entre ce nouveau vaccin et l'ancien ? Ce nouveau vaccin injectable sera introduit graduellement pour remplacer, d'ici 2020, la forme orale. Il sera administré de manière progressive par une première injection, une seconde, puis une troisième jusqu'à la suppression définitive de la forme orale. Cette vaccination concernera donc les nouveau-nés âgés de 3 mois au 15 décembre prochain. Elle s'inscrit dans le cadre de l'assaut final contre la poliomyélite en 2015, le programme décidé par l'OMS qui rentre dans sa phase d'éradication. L'introduction des nouveaux vaccins dans le calendrier national de vaccination permettra de compléter la couverture vaccinale nationale et réduire la mortalité infanto-juvénile. Est-ce que la poliomyélite demeure une menace ? Le dernier cas remonte à 1996 et depuis nous n'avons eu aucun cas. On ne peut pas dire qu'on a éradiqué la poliomyélite, on parle plutôt de «polio-free». En 2013, quatre pays étaient encore endémiques, il s'agit du Nigeria, du Pakistan, l'Afghanistan et l'Inde. En deux années, c'est-à-dire en 2015, seulement deux pays restent endémiques (l'Afghanistan et le Pakistan). On est passé de 126 pays à 2 pays, ce qui est extraordinaire. Le calendrier vaccinal introduit également le vaccin antipneumococique. Quels sont les avantages de ce vaccin ? Il faut savoir que la première cause de mortalité post-néonatale est représentée par la pneumonie et de nombreux cas de méningites à pneumocoques ont été diagnostiqués ces dernières années avec des séquelles psychomotrices importantes, d'où l'intérêt de l'introduction de ce vaccin. La vaccination ne peut être que bénéfique pour réduire la mortalité infanto-juvénile qui est de l'ordre de 25,6% pour 1000 naissances. Cela est aussi une exigence de l'OMS, celle de réduire des deux tiers cette mortalité pour atteindre le quatrième objectif du millénaire. Ce vaccin sera ainsi inoculé à 2 mois, puis à 4 mois, et enfin à 12 mois. Un nouveau vaccin combiné (rubéole, oreillons et rougeole) vient également enrichir le calendrier national. Pourquoi cet intérêt pour la rubéole ? Effectivement, il y a un nouveau vaccin qui est également introduit dans le programme national de vaccination. Il s'inscrit également dans la logique d'une meilleure couverture contre certaines maladies telles que la rubéole. Ces dernières années, nous avons eu à constater une recrudescence des cas de rubéole congénitale et de forme grave. C'est pourquoi la vaccination reste importante dans ce cas et qu'il faut même organiser un rattrapage pour les petites filles. Pour la rougeole, les objectifs sont atteints. D'ailleurs, nos étudiants ne connaissent pas les signes cliniques de la rougeole. Je tiens à dire que la couverture vaccinale en Algérie est assez large et bonne. C'est l'un des programmes de la santé publique qui marche le mieux.