Le calendrier national vaccinal réactualisé avec l'introduction de quatre nouveaux vaccins rentre dans sa phase d'application. Il est donc question du passage à la forme pentavalente contre cinq pathologies (la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l'hépatite B et les infections à Haemophilus Influenzae type B), l'intégration du vaccin antipoliomyélitique injectable, l'association du vaccin de la rubéole à celui contre la rougeole et l'introduction du vaccin antipneumococcique. La première opération concernera le vaccin antipoliomyélitique injectable qui sera généralisé pour remplacer progressivement la forme orale. La campagne de vaccination sera entamée le 15 décembre prochain dans toutes les structures de vaccination. Pour ce faire, toutes les conditions sont aujourd'hui réunies, rassure le Pr Mesbah, directeur général de la prévention au ministère de la santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Il signale qu'un comité opérationnel a été mis en place, en plus du comité technique pour mettre en œuvre cette opération. Des cycles de formation pour 1000 à 1200 responsables de la vaccination constitués d'équipes mixtes (médecins, infirmiers, sages-femmes et techniciens de la santé des 48 wilayas ont été initiés depuis le 25 novembre, et ce, jusqu'au 12 décembre et encadrés par des experts nationaux. Ces formations ont été initiées par le comité des experts sur la base du guide de mise en œuvre du nouveau calendrier national, selon les recommandations de l'OMS. «L'introduction de ce vaccin antipoliomyélitique injectable s'inscrit dans le cadre de l'assaut final contre la poliomyélite, une exigence faite par l'OMS à tous les pays membres afin d'introduire ce vaccin avant la fin de l'année en cours», explique le Pr Mesbah qui signale que la campagne de vaccination sera lancée le 15 du mois en cours dans les centres de vaccination avec le support d'information et le guide de vaccination. «Cette opération, signale le Pr Mesbah, doit se faire dans un cadre conforme aux recommandations de l'OMS et adapté au contexte épidémiologique national» et de rappeler que c'est dans cette perspective que le ministère de la Santé a organisé des workshops. «C'est aussi une condition pour atteindre un des Objectifs du millénaire (OMD) fixés par l'OMS, dont la réduction de la mortalité infantile par la vaccination et la lutte contre les maladies transmissibles. Un défi pour le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière», a-t-il indiqué et d'ajouter que le ministère de la Santé a retenu les principes directeurs qui considèrent que cette actualisation ne devrait pas être parcellaire mais globale et devrait envisager toutes les opportunités permettant d'optimiser le programme élargi de vaccination, telles la simplification par le recours à des vaccins combinés et l'adjonction de prises supplémentaires qui devraient tenir compte de la situation épidémiologique et de ses tendances, des recommandations de l'OMS, des avancées technologiques et des tendances du marché mondial, et devraient, pour les nouveaux vaccins, s'appuyer sur l'élaboration de stratégies spécifiques pour les maladies cibles. ROR et l'antipneumococcique en 2016 La seconde phase concernera les autres vaccins, tels que le ROR et l'antipneumococcique durant le premier trimestre 2016 en fonction de l'âge. «Les commandes de ces vaccins sont déjà engagées depuis le mois d'avril dernier et cela se fera en fonction des séquences arrêtées par le comité des experts», a-t-il encore précisé et de signaler que le processus est donc engagé et une large campagne de vaccination sera lancée même dans les écoles pour le rattrapage des vaccins contre la rougeole et la rubéole. A noter que l'introduction des rappels vaccinaux contre la rougeole, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite a été faite en 1997, celle du vaccin contre l'hépatite virale B en 2000 et du vaccin contre l'haemophilus influenzae B en 2007. En 2012, d'après les estimations de l'OMS, 22,6 millions de nourrissons n'ont pas bénéficié de la vaccination. Selon l'Organisation mondiale de la santé, les infections pneumococciques sont l'une des premières causes de décès chez les nourrissons et les enfants de moins de 5 ans, et on estime qu'elles causent jusqu'à 2 millions de décès d'enfants chaque année dans le monde. «Notre pays a adhéré aux engagements concernant les Objectifs du Millénaire pour le développement. Le quatrième de ces objectifs concerne la mortalité des enfants de moins de cinq ans (qu'on appelle encore mortalité infanto-juvénile, ou TMM5), qui devrait être réduite, d'ici 2015, des deux tiers par rapport à nos chiffres de 1990. Et cela ne peut se faire qu'avec la vaccination», estiment les experts nationaux et de préciser que pour atteindre cet objectif 4 des OMD, la vaccination antipneumococcique pourrait toutefois aider à réduire cette mortalité dont le taux de mortalité infanto-juvénile était de 29,1 pour 1000 naissances en 2009, et qui devait atteindre 25,3 pour 1000 en 2015. A-t-on pu atteindre cet objectif ?