De nombreux parents ont fait le déplacement. Plusieurs wilayas de l'intérieur étaient représentées. Des parents rencontrés sur place témoignent de la difficulté qu ils rencontrent avec leurs enfants. «Un enfant trisomique a besoin d'un maximum d'attention. A l'intérieur du pays, cette maladie est marginalisée, nos enfants ne progressent pas, aucune infrastructure n'est mise à leur disposition», explique une mère. Elle ajoute : «Nous attendons le mois de décembre chaque année, qui représente pour des milliers d'handicapés moteurs ou mentaux la Journée mondiale du handicapé, durant laquelle ils reviennent sur leur triste situation afin de sensibiliser les décideurs.» La Radio algérienne a accueilli l'association Ibtissama de Blida qui se bat pour les droits des enfants trisomiques, en marge d'un débat animé par des sociologues, un pédopsychiatre, ainsi qu'une psychologue. L'accent a été mis sur le combat des enfants trisomiques pour leur insertion dans la société. Afin de démontrer les talents dont ces jeunes font preuve, nous avons été accueillis par un jeune homme en tenue traditionnelle qui a sidéré l'assistance en jouant du luth avec soin et vigilance. A maintes reprises, une association essaie de faire entendre sa voix au sein des institutions étatiques. Un père, rencontré sur place, explique quant à lui que l'insertion dans le milieu scolaire est une tâche ardue. «Afin de faire suivre un programme scolaire à mon fils, j'ai dû me battre contre la marginalisation, le regard de la société sur cette maladie influe négativement sur la progression scolaire de l'enfant. Nous n'arrivons pas encore à dépasser ce stade», s'indigne-t-il. Chouaïba Abd El Rahman, spécialiste en psychologie clinique, explique que «ces enfants doivent être suivis tout au long du processus d'insertion en milieu scolaire grâce à des moniteurs, des encadreurs et des professeurs formés pour maîtriser la maladie.» Et d'ajouter : «Les enfants pourront s'épanouir dans un cadre scolaire adéquat. Egalement, nous accentuons le fait de proposer un programme spécifique à ces enfants. Il faut savoir que le trisomique et un enfant dit normal n'ont pas la même capacité d'assimilation.» Le psychologue affirme que «les problèmes d'insertion sont difficiles dans les établissements scolaires, le regard de la société influe sur leur comportement et leur développement et nous travaillons sur ce point afin de faire prendre conscience aux parents que l'enfant trisomique doit recevoir un amour et un respect complets». Et de conclure : «Dès que les parents acceptent la maladie, leur enfant pourra évoluer dans la société. La société doit le voir comme un enfant normal. Il faut qu'il y ait une sensibilisation au sein même de la crèche ainsi que des autres établissements scolaires.»