Diplômé de l'Ecole supérieure de publicité et de marketing, Etienne Maas, directeur général de Créa Productions, va prochainement lancer en direction de l'Algérie un espace shopping via Internet où la jeune fille algérienne pourra acheter les vêtements voulus. Dans cet entretien, Etienne Maas nous donne les grandes lignes de son projet. Vous êtes l'initiateur d'un espace shopping sur Internet en direction de certains pays étrangers. D'ici, peu, vous comptez cibler l'Algérie, comment expliquez-vous cet intérêt ? Effectivement, je compte lancer d'ici peu un espace shopping via Internet. J'ai remarqué que les jeunes filles algériennes sont très fashion. J'ai évolué la mode en Algérie à travers des jeunes filles qui vivent en France ou par celles qui font la navette entre l'Algérie et la France. Les jeunes filles algériennes sont en avance par rapport à tout ce qui se fait. Actuellement, elles recherchent une mode européenne mais dans les boutiques algériennes, elles ne trouvent pas ce qu'elles veulent. Et quand elles trouvent ce qu'elles veulent, c'est excessivement cher. Nous allons mettre en place un site Internet qui s'appellera Paris Shopping. Les éventuelles intéressées pourront acheter exactement comme les Européennes à travers une commande. Nous avons déjà par le passé approvisionné un magasin à Alger, mais les marges bénéficiaires ont été très importantes de la part de l'importateur. Nous comptons cibler les jeunes filles âgées entre 15 et 30 ans qui n'ont pas forcément de gros moyens pour s'habiller. En évitant les marges bénéficiaires des boutiques, nous allons servir directement les femmes. Elles payeront exactement au même prix le vêtement qui se vend à Paris. Le fait d'acheter dans un magasin virtuel, c'est extrêmement valorisant. Pourquoi cet intérêt pour la mode féminine ? La mode féminine représente 90% du marché par rapport à la mode masculine. La mode féminine change beaucoup plus rapidement. C'est beaucoup plus intéressant d'avoir une mode qui progresse en permanence. Nous comptons, dans un avenir proche, créer une ligne pour enfants. Vous êtes donc à la recherche d'importateurs algériens basés à Alger, à Oran et à Constantine ? Oui, nous sommes à la recherche de trois importateurs basés à Alger, à Oran et à Constantine. Je vous disais que notre expérience avec un importateur algérien n'a pas été fructifiant. Nous souhaitons proposer des prix raisonnables à notre clientèle algérienne. En Algérie, il y a beaucoup de choses à faire. C'est pour cela que nous sommes à la recherche d'un importateur qui aura un rôle administratif. Je ne veux pas faire un système de « cabas ». Je veux faire les choses dans la régularité et la transparence. Vous êtes également l'initiateur de défilés de mode que vous organisez une fois par an sous forme de croisière ? Tout d'abord, je tiens à signaler que cette idée de créer des défilés de mode a germé dans ma tête quand ma fille a fait une école de mode à Paris. Je me suis aperçu alors des difficultés des jeunes créateurs, sortis de l'école. En effet, nous organisons depuis un an des croisières sur la scène où nous lançons de jeunes créateurs. Ces derniers nous créent des collections que nous faisons fabriquer à Paris par des Asiatiques. Nous contrôlons la fabrication de manière à avoir une quantité et ce sont ces jeunes créateurs qui sont à l'origine des collections que nous proposons dans notre espace shopping via Internet. Nous assurons la promotion de ces jeunes créateurs par des croisières. Nos défilés se déroulent une fois par mois. Je ne vous cache pas que nous tenterons de faire des défilés hebdomadaires. Ces défilés sont présentés sur le site Internet www.parisdelamode.com, sur DVD ainsi que sur une chaîne TNT en France. Par ailleurs, il est important de signaler que chaque collection est sélectionnée sur croquis et chaque prototype est soumis à un test effectué par un panel de 20 jeunes femmes de nationalités différentes représentatives de notre cible de clientèle tant en âge qu'en mensuration et en look. Vous travaillez avec tous les pays de l'Est et de l'Europe. Le marché de la mode, est-il un marché porteur ? C'est un marché, certes, très lucratif. C'est un marché qui est en révolution de la même manière que la musique est téléchargée par Internet. Tout bouge. Par ailleurs, je ne crois plus aux boutiques. Je ne crois à la vente que par Internet et la télévision numérique.