Le refus de l'OPEP de baisser sa production, afin de réduire les excédents, a renforcé la déprime du marché. Les cours du brut sont repartis à la baisse dès vendredi. La réunion de l'OPEP à Vienne, vendredi dernier, n'a finalement réussi qu'à accroître encore plus la pression sur l'ensemble des marchés pétroliers et sur les prix du brut. Hier à 16h (heure algérienne), en cours d'échanges européens, les prix du pétrole poursuivaient leur déclin, notamment sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) où le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier valait 38,50 dollars, en baisse de 80 cents par rapport à la clôture de vendredi. Sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de brent de la mer du Nord, pour la même échéance, perdait près d'un dollar à 41,82 dollars à la même heure. Le refus de l'OPEP de baisser sa production, afin de réduire les excédents, a ainsi renforcé la déprime du marché, en ce sens que les cours du brut étaient repartis à la baisse dès vendredi. Quelques jours auparavant, dans un marché anticipant un statu quo du cartel, le cours du brent était même tombé, mercredi déjà, à 42,43 dollars, son niveau le plus faible depuis fin août, tandis que le WTI avait clôturé sous la barre des 40 dollars, pour la première fois depuis fin août. Selon la société de trading ForexTime, «le WTI reste fondamentalement orienté à la baisse et les indications persistantes selon lesquelles l'OPEP souhaite laisser ses niveaux de production inchangés, malgré une surabondance d'offre continue, dans l'espoir de regagner des parts de marché, vont rendre les prix vulnérables à de nouvelles pertes». Il convient de rappeler, à ce propos, que l'OPEP, tout en reconnaissant que le niveau réel de sa production dépasse le quota qui avait été approuvé par ses membres, a jugé lors de la dernière réunion que «réduire ce niveau n'allait pas avoir beaucoup d'effet sur le marché». Pourtant, les analystes affirment que la chute des cours du brut, qui ont perdu plus de 60% de leur valeur depuis la mi-2014, est en grande partie «imputable à l'offensive commerciale de l'Organisation, notamment de son chef de file, l'Arabie Saoudite, qui inonde le marché d'or noir pour contrer l'essor des hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis». Les mêmes analystes précisent, cependant, que si le Venezuela et l'Algérie, qui souffrent particulièrement de la baisse des cours du pétrole, appellent à des réductions de production, ce n'est pas le cas de l'Iran, de l'Irak ou encore de l'Arabie Saoudite, «qui ont tout intérêt à maintenir une production élevée car celle-ci leur permet de s'assurer des parts de marché plus importantes quand les prix repartiront à la hausse, et de vendre davantage car les cours sont très bas». Pour les analystes de la Commerzbank, même si les prix ne pourront trouver aucun soutien virtuel du côté de l'OPEP dans les mois à venir, «le pessimisme des investisseurs devrait toutefois prendre fin à moyen ou long terme, dans le mesure où le marché a déjà prix en compte dans les prix la plupart des risques pesant sur les cours». Et de préciser aussi que l'éventuelle hausse des prix du pétrole, l'an prochain, «ne dépendra pas du fait que l'OPEP parvienne à un accord immédiat ou à un retour au contrôle des prix, mais plutôt d'une solide croissance continue de la demande et du déclin de la production pétrolière hors-OPEP».