Après la réussite des premières implantations de valves aortiques percutanées par voie fémorale en Algérie, le service de cardiologie et de médecine interne du Chu de Blida a l'ambition de devenir un centre de référence national pour ce qui est de cette nouvelle technique. « On a vraiment sacrifié d'autres activités médicales et chirurgicales au niveau de notre service pour pouvoir acquérir ces valves. L'idéal est que notre service devienne un centre de référence, en Algérie, en matière d'implantation de valves aortiques percutanées par voie fémorale. Cela pour qu'on puisse avoir un budget alloué spécialement à cette activité et prendre en charge un maximum de malades », espère le professeur Bouafia, chef de service de cardiologie et de médecine interne au Chu Frantz Fanon de Blida. Cette technique, pratiquée au Chu de Blida samedi dernier et lancée en 2002 pour la première fois dans le monde à Rouen (France), permet de remplacer la valve aortique des patients âgés ou à haut risque chirurgical sans ouvrir le thorax, sans arrêt circulatoire et aussi sans anesthésie générale. Il s'agit là d'une alternative thérapeutique pour soigner le rétrécissement aortique serré, tout en évitant les complications de la chirurgie conventionnelle aux sujets âgés ou fragiles. Le rétrécissement aortique peut provoquer le décès du malade s'il n'est pas pris en charge. Le premier patient qui a bénéficié de cette nouvelle technique est un homme de 84 ans. Rencontré après son opération, il déclare qu'il se sent déjà bien. La deuxième personne programmée pour cette nouvelle technique est une femme de 74 ans. L'hospitalisation des malades bénéficiant de cette technique ne va pas, généralement, au delà de trois jours. Une première aussi dans les hôpitaux publics Maghrébins « A l'échelle maghrébine, c'est aussi une première dans les hôpitaux publics puisqu'en Tunisie par exemple, la technique d'implantation de valves aortiques percutanées par voie fémorale ne se fait que dans les cliniques privées et avec l'assistance de médecins étrangers », insiste le professeur Bouafia. Et de poursuivre « Le choix de Blida s'est fait après un audit pratiqué par un organisme international neutre sur plusieurs centres médicaux d'Algérie. Cet organisme a décidé que c'est notre service qui est le plus apte à pratiquer ce genre d'implantation. Pour cette première expérience, nous avions fait appel à un médecin spécialiste français juste pour nous superviser. Une équipe médicale de Draa Ben Khedda nous a aussi assisté faut-il le dire ». Les valves aortiques utilisées lors de cette première expérience en Algérie sont d'origine biologique. Elles ont été commandées auprès de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). L'équipe du service de cardiologie et de médecine interne de Blida semble alors relever le défi et attend juste de l'aide.