Après une chute à leur plus bas niveau depuis début 2009, les cours du pétrole ont fini la journée d'hier en légère hausse, à Londres comme à New York, tentant de rebondir dans un marché toujours marqué par la récente décision de l'OPEP de maintenir sa production à son niveau actuel. Le baril de brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, valait 40,71 dollars, vers 17h15, heure algérienne, sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 45 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance prenait 41 cents, à 37,92 dollars. Le marché pétrolier va donc rester sous pression, malgré l'annonce par le Département américain de l'Energie (DoE) d'une baisse, de façon inattendue, des stocks américains de pétrole brut. Selon les chiffres du Département américain, les réserves commerciales de brut ont reculé de 3,6 millions de barils pour atteindre 485,9, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une hausse de 1,3 million de barils. En revanche, l'American Petroleum Institute (API) a annoncé une forte hausse des réserves d'essence et de produits distillés, de l'ordre de 5 millions de barils en produits distillés (diesel, fioul de chauffage, kérosène, etc.). Ces chiffres n'ont eu, cependant, qu'un léger impact sur les cours, le marché pétrolier étant toujours sous pression. Quant aux perspectives, la décision de l'OPEP de ne pas envisager de réductions de production ni d'annoncer de plafond pour cette dernière laisse croire les spécialistes qu'il y aura «un autre mouvement de vente sur le pétrole et de nouvelles baisses pourraient suivre dans les semaines à venir», a indiqué un expert du cabinet Oanda. Pour les spécialistes du cabinet Commerzbank, «le cours du brent, qui est passé sous la barre des 40 dollars mardi dernier, pourrait sous peu renouer avec les plus bas atteints durant la crise financière de 2008, aux alentours de 36,20 dollars, et même s'enfoncer jusqu'à 30 dollars le baril, voire moins». Le deuxième producteur russe de pétrole, Loukoïl, prévoit, quant à lui, que les cours du pétrole se maintiendront sous 50 dollars le baril l'année prochaine. De l'avis du président de Stratégies et politiques énergétiques (SPE), Francis Perrin, l'année 2016 «ne devrait pas être une très bonne année en raison du retour prévu de l'Iran sur le marché pétrolier». Selon lui, il faudra attendre 2017 pour voir les choses s'améliorer avec un prix minimum de 40 à 50 dollars le baril et un maximum qui restera au-dessous des 100 dollars. Et de préciser : «Le marché est en train de produire une sorte de mécanisme de rééquilibrage, la baisse des prix provoquant un recul de la production et donc un retour à des prix moins bas.» L'expert a estimé, dans ce cadre, que la production américaine de pétrole a commencé à régresser à partir du mois de mai 2015, «ce qui représente l'un des signes d'un rééquilibrage du marché». M. Perrin a précisé par ailleurs, que malgré l'abondance de l'offre, la demande n'est pas en baisse comme cela a été le cas au cours des années 2008-2009, mais connaît plutôt un ralentissement.