Alors que l'attention se portait, depuis plusieurs jours, sur l'opération de rapatriement des migrants originaires du Niger, un drame terrible s'est produit dans la nuit de jeudi à vendredi au quartier populaire et dangereux de Coca, à Oran. En effet une migrante, d'origine camerounaise mariée, a subi, cette nuit-là, une agression brutale et un viol collectif perpétré par 7 individus de nationalité algérienne. Rouée de coups, menacée par ses agresseurs qui ont utilisé des armes blanches et un chien rottweiler, la victime a vécu un enfer. Mais son martyre ne s'est pas arrêté là cette nuit, comme cela est expliqué dans un communiqué rendu public hier et émanant du chargé du dossier des migrants en Algérie du Snapap. Ainsi, il est dit que la victime, dans un état grave et accompagnée de son mari, n'a pu obtenir "le droit de se faire hospitaliser aux urgences de l'hôpital... La victime ne demande que le certificat d'un légiste et, si possible, des prélèvements pour la constitution des preuves de son agression. Chose refusée", lit-on dans le communiqué. De même sa situation irrégulière et ses origines auraient été mises en avant au niveau des services de sécurité au moment de l'enregistrement de sa plainte, est-il encore précisé. Malheureusement, ce nouveau drame, qui fait suite déjà à une série d'agressions identiques, ces dernières années, contre des migrantes et perpétrées par des individus, a déjà défrayé la chronique à Oran. Le cas d'un précédent viol, subit encore par une jeune migrante et qui avait eu les pires difficultés pour faire enregistrer sa plainte par la gendarmerie, avait provoqué un tollé dans les médias et auprès des organismes internationaux s'occupant des migrants dans le monde. Le commandement de la gendarmerie avait rectifié le tir et entrepris une enquête ayant permis, en quelques jours, l'arrestation des agresseurs, 3 jeunes Algériens. Le communiqué souligne, par ailleurs, le travail difficile de la brigade de gendarmerie au niveau des quartiers Coca et El-Hassi, une plaie à l'ouest de la ville et où des milliers de familles vivent dans des conditions très dures générant violences et insécurité. Des quartiers qui sont, en fait, d'immenses bidonvilles ayant vu le jour lors de la décennie noire et qui n'ont cessé depuis de s'accroître. Néanmoins, les signataires du communiqué enjoignent les services de police de faire leur travail et d'assurer "leur devoir" quels que soient le statut, la situation et la religion des victimes ayant le droit de déposer plainte. D. L.