Les nouvelles cités-dortoirs manquent cruellement de terrains et de salles dédiés au sport. Le centre-ville n'est pas épargné non plus par ce problème. Force est de l'admettre, les infrastructures sportives communales font cruellement défaut. En effet, les nouveaux sites d'habitation érigés dans les zones suburbaines d'Alger en sont dépourvues. Plusieurs cités, tous segments confondus (AADL, LSP, LPP), ne sont pas dotées d'aires de jeu, à défaut d'une étude faite au préalable, a-t-on constaté. C'est donc en toute logique que les inconditionnels de l'activité physique sont contraints de se déplacer vers d'autres localités pour s'adonner à leurs activités physiques préférées. «J'habite dans la nouvelle cité de Souachette à Rouiba et je suis contraint de me déplacer jusqu'au centre-ville pour pratiquer mon sport favori», nous lance un féru de natation. Néanmoins, il ne s'agit pas seulement de déplorer l'absence de complexes équipés, puisque même les infrastructures sportives communales les plus basiques sont trop souvent inexistantes dans certaines localités de la capitale, à l'instar des nouvelles cités-dortoirs. Au-delà des établissements scolaires, la frange juvénile se rabat sur les jardins publics, les trottoirs et la chaussée pour laisser libre cours à leurs talents sportifs. Ce déficit a été aggravé avec l'arrivée, en peu de temps, de milliers de familles à l'issue des opérations de relogement des occupants des sites précaires d'Alger qui ne disposent pas toujours des équipements nécessaires. C'est à l'image des nouveaux pôles urbains de Ouled Fayet, Kheraïssia ou Ouled Chebel, où ces zones à forte densité démographique peinent à offrir des aires dédiées au sport… en dépit de la disponibilité d'assiettes foncières. Même si ces dernières abritent des espaces délimités, il se trouve qu'elles se limitent à de simples carcasses sans aucune âme, où les commodités sont quasi inexistantes. Dans la commune de Heuraoua, «les équipements sportifs mis à la disposition des riverains de la nouvelle cité AADL ont été vandalisés, voire volés», nous a signifié l'édile communal. Toute- fois, le manque flagrant d'espaces dédiés aux activités physiques dans les nouvelles cités n'est pas le seul problème. Manque flagrant au centre-ville Dans d'autres communes de la zone urbaine, les anciennes infrastructures sportives ou autres stades appelés Matico se détériorent dans la totale indifférence. Les riverains de la localité de Kouba connaissent un bout de cette problématique. Les travaux de rénovation du stade de proximité situé à Garidi sont, depuis «sept» ans, remis aux calendes grecques… et pourtant la rénovation avait enchanté plus d'un ! Ce stade, bastion local de la balle ronde, qui absorbait un nombre important d'une population constituée de différents âges, suscite jusqu'à ce jour la convoitise. Pis encore, en dehors de son caractère dédié au sport, certains responsables locaux n'hésitent pas à le détourner «délibérément» de sa vocation initiale à des fins purement personnelles (braderies et autres marchés). Il est évident que la situation actuelle ne laisse plus de place aux promesses et dans cette optique les jeunes de cette localité attendent du concret. L'infrastructure de Kouba n'est pas la seule à essuyer les échecs. Dans la commune de Birkhadem, les travaux de réalisation du stade communal au chef-lieu s'éternisent. Force est d'admettre que la réalisation de cette infrastructure remonte, faut-il le rappeler, à deux décades. «Le stade communal se fait désirer», a-t-on ironisé auprès de cette commune à force d'attendre. A ce titre, les associations sportives et les amateurs de cette commune sont contraints d'évoluer ailleurs, une situation qui, pour autant, ne semble pas émouvoir l'exécutif local, encore moins le département de la jeunesse et des sports. Même topo à Aïn Taya, où la population attend toujours la rénovation du stade communal, à défaut de disposer d'infrastructures dans les quartiers. «La commune manque cruellement d'aires de jeux et de stades, ce qui fera que la réhabilitation du stade communal nous pénalisera davantage», nous lance un riverain habitant à Surcouf. Pour se convaincre du problème qui se pose avec acuité, l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports avait déclaré, l'an dernier, que «près de 57% des projets inscrits entre les années 2000 et 2013 dans le secteur de la jeunesse et des sports au profit de la wilaya d'Alger n'ont pas encore été lancés». Cette situation est inacceptable pour l'ex-ministre qui a tenu à mentionner que les projets en question portent notamment sur la réalisation d'aires de jeux, de terrains de proximité, de stades et de salles omnisports. Tout compte fait, le problème du manque d'infrastructures sportives de proximité devrait être une préoccupation sérieuse, étant donné que cela permet de sortir des griffes des fléaux sociaux. Ne dit-on pas que «la nature a horreur du vide !».