Loin de se résorber, le problème des eaux de ruissellement dans la commune de Jijel continue de faire des siennes à chaque épisode pluvieux. Déjà que la région est connue pour ses fortes précipitations, mais avec le dérèglement climatique, les violentes averses risquent d'être de plus en plus fréquentes sur des périodes de temps limitées. Les 181 mm enregistrés entre les 5 et 7 novembre dernier en sont la parfaite illustration. Une chose est sûre, pour le moment le problème est surtout lié à la gestion de la ville et le dimensionnement des réseaux. Ainsi à Jijel, l'image dans certaines parties de la ville relève désormais de la tradition. Les quartiers bas de la ville, comme du côté de plage Kotama, certaines avenues du centre-ville, de village Mustapha et encore plus à l'ouest, se retrouvent presque souvent inondés. Des quartiers se trouvant en hauteur, et en l'absence de réseau de collecte efficient, gravats et détritus se retrouvent charriés jusque dans la ville basse, faisant ressembler à des bourbiers certaines artères comme la rue Bouridah Seddik ou la rue Cheriguene Ali. Lors des dernières précipitations, il y a 15 jours, les débits solides charriés à travers ces deux dernières artères se sont retrouvés jusque dans la basse ville, sur l'avenue Abdelhamid Benbadis au centre-ville de Jijel et sur la rue des maquisards près du lycée El Kendy. Lors de notre passage près des lieux, nous avons remarqué à l'est un torrent sortir de la clôture de l'Ecole de la Marine d'Ayouf – qui laisserait penser à une accumulation des eaux derrière la clôture - et un «cours d'eau» près de Aïn Roumane, à l'ouest près de la clôture de la même école. Ce constat dénote les aménagements qui doivent être entrepris en urgence, tant à l'intérieur de l'Ecole militaire que tout près pour canaliser les eaux de ruisselement et éviter les dangereux débordements désormais récurrents. Près de la plage Kotama, sur le boulevard Mustapha Benboulaïd, le collecteur n'arrive plus à contenir le volume des eaux puisque ces dernières rejaillissent carrément des regards pour inonder la chaussée et les trottoirs. Au centre-ville, les débordements sont plutôt le fait d'absence de curage des avaloirs, rendant l'évacuation des eaux via le réseau d'égouts impossible. Près de la gare routière ouest, les travaux effectués ont certes amoindri l'élévation du niveau des eaux, mais un effort demeure encore possible pour permettre l'évacuation des trombes d'eau vers la mer, distante de quelques dizaines de mètres seulement. Plus à l'ouest et plus précisément le long du boulevard Rouibah Hocine et le quartier Rabta, le problème est d'une toute autre nature. Pour ce dernier quartier, d'anciens marécages, dont le niveau avoisine celui de la mer, la plus grande erreur a été son urbanisation – sauvage par endroits – alors que ce terrain était classé inconstructible. Le problème d'évacuation des eaux vers la mer, surtout lors des grosses houles, risque de s'accentuer encore avec la frénésie immobilière qui s'est emparée de cette assiette où les cours d'eau d'évacuation vers la mer sont carrément «assiégés». Les cours d'eau comme oued Moutas, à l'ouest de la ville, – qui a bénéficié de travaux de curage ces derniers jours -, sont carrément cernés par les habitations et lors des débordements de ces derniers, leurs eaux se retrouvent logiquement dans les demeures construites de part et d'autre. La fréquence de ces désagréments mérite qu'on se penche sur le problème.