Tout comme les pays du Sud, notamment ceux du continent africain, l'Algérie affiche clairement son engagement pour la réduction des changements climatiques, même si le pays n'est pas historiquement responsable du réchauffement climatique. Ce qui a été bien mentionné dans la contribution soumise au mois de septembre dernier (en prévision de la COP21) au secrétariat de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Une convention qui vise, pour rappel, à réduire les émissions des Gaz à effet de serre (GES) à l'horizon 2030 de 7% avec ses fonds propres et de 7 à 22% conditionné par un soutien international. «L'Algérie, qui subit les conséquences désastreuses des changements climatiques sans qu'elle soit responsable ni dans le passé, ni dans le présent, ni dans le futur, a affiché sa volonté pour fournir des efforts à la mesure de sa capacité à l'effet de réussir la COP21 et parvenir à un accord universel ambitieux, juste et équilibré». C'est ainsi que résume la position de l'Algérie le professeur Nourredine Yessaa, directeur du CDER et membre de la délégation algérienne à la COP21 et au GIEC. Etant peu émettrice de gaz à effet de serre, l'Algérie défend donc un accord essentiellement articulé autour de la «responsabilité commune mais différenciée», au même titre que le Maroc qui abritera l'année prochaine à Marrakech la COP22. Une manière de défendre la position des pays du Sud les plus exposés aux effets des changements climatiques. Et ce, d'autant que ce ne sont pas les aides financières promises (mais souvent sans suite) par les pays pollueurs qui permettraient de changer un peu une situation déjà difficile à supporter (désertification accrue, longues périodes de sécheresse, inondations récurrentes, stress hydrique, appauvrissement des sols…). «Les pays d'Afrique ne produisent que 5% de gaz à effet de serre alors qu'ils sont les plus touchés par le dérèglement climatique et qu'en parallèle les gros pollueurs comme les Etats-Unis d'Amérique et la Chine se contentent d'aides financières dérisoire au regard des enjeux du réchauffement climatique», regrette l'expert en économie d'énergie, Kamel Aït Chérif, pour rappeler dans le même sillage les actions menées dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Pas d'autre choix L'Algérie vient en effet de réactualiser le programme national de l'efficacité énergétique et de la promotion des énergies renouvelables adopté en 2011. «L'option des énergies alternatives s'impose comme transition énergétique, et ce, pour préserver les réserves pétrolières et gazières, mais aussi pour lutter contre la pollution atmosphérique et la protection de la couche d'ozone», nous dira encore, M. Aït Chérif. Une option également rappelée par Abdelmalek Sellal à Paris la semaine dernière. Le Premier ministre a parlé de choix économique délibéré en soulignant l'importance de la transition énergétique. Mais ce choix sera-t-il facile à assumer avec les difficultés financières qui s'installent ? Autre annonce, la création d'un Forum africain des énergies renouvelables comme cadre idoine de dialogue et de concertation entre décideurs politiques, chefs d'entreprise, société civile et communauté scientifique. Une structure à laquelle s'ajoutera le Groupe des Amis de l'Accompagnement de l'Ambition algérienne pour l'adaptation et l'atténuation (G5A), un mécanisme qui ouvre aux pays du Nord et du Sud les possibilités de partenariat avec l'Algérie dans le plan de lutte contre le réchauffement climatique.