Il était une des sources récurrentes de violences et d'incidents intercommunautaires depuis 2008. Un prétexte tout trouvé par les forces du mal qui ont fait de Ghardaïa le théâtre sanglant d'un affrontement absurde qui a coûté la vie à des dizaines de personnes ces dernières années. Reconstruction Ce mur d'enceinte du cimetière ibadite d'Imehra, réédifié et reprenant sa place historique de rempart de protection entre le monde des vivants et celui des morts, est indubitablement la bonne nouvelle du moment. Un événement qu'il faut lire dans sa symbolique d'apaisement et de retour à la sérénité dans la région. Pour toute la population de Ghardaïa, ce geste atteste, si besoin est encore, de la parfaite symbiose entre toutes les composantes de cette vallée du M'Zab, creuset d'une civilisation millénaire et d'une culture patrimoniale unique en son genre. «C'est encore une autre pierre qui est posée par tous ceux qui aiment ce pays à l'édifice de la paix et du retour de la fraternité entre toutes les composantes de la population de cette merveilleuse région, à nulle autre pareille», me susurre à l'oreille un confrère originaire de l'ouest du pays. Les morts ont droit au respect En effet, le problème du mur d'enceinte du cimetière ibadite du quartier de Mermed, qui a fait couler beaucoup d'encre, mais qui a surtout été une source de plusieurs conflits et de frictions récurrentes depuis 2008 entre les deux communautés ibadite et malékite qui se côtoient dans ce quartier, nécessitant des pouvoirs publics et aussi des services sécuritaires la mobilisation depuis bientôt 7 ans, une présence constante d'une équipe d'une vingtaine de policiers et de fourgons pour s'interposer à chaque friction, a été enfin et au grand soulagement de toute la population définitivement réglé par la sagesse et l'entente cordiale entre les deux parties, qui en fait n'en font qu'une et indivisible. «Les morts ont droit au respect», a rappelé à la conscience de chacun le wali, Azzedine Mechri, en annonçant la bonne nouvelle lors des travaux de la 3e session ordinaire de l'APW de Ghardaïa, mercredi dernier dans la salle de conférences de la wilaya de Ghardaïa. «Belle leçon de fraternité, de convivialité et de parfaite entente entre les enfants d'un même pays et d'une même religion que rien ne doit ni ne peut séparer», me dit une dame, élue du peuple, qui ajoute : «C'est une belle gifle à tous les aventuriers qui ont essayé d'entraîner la région et ainsi le pays vers l'abîme.» Que nos morts dorment en paix avec tout le respect qu'on leur doit, tel qu'il nous a été inculqué par nos parents et par toutes les religions monothéistes. Ghardaïa semble aller bien, elle se portera sûrement mieux encore, dans quelque temps.