Soufiane Djilali, président de Jil Jadid : «On a vu à la télévision les preneurs d'otage et leur otage consentant.» En réunissant lundi un conseil restreint consacré à l'examen de l'avant-projet de révision de la Constitution, Bouteflika remet au goût du jour un engagement qu'il avait pris en 2012, au moment où plusieurs pays arabes étaient secoués par le «printemps arabe». En réunissant lundi un conseil restreint consacré à l'examen de l'avant-projet de révision de la Constitution, Bouteflika remet au goût du jour un engagement qu'il avait pris en 2012, au moment où plusieurs pays arabes étaient secoués par le «printemps arabe». Depuis cette date, la révision de la Constitution a fait l'objet de plusieurs annonces concernant sa publication sans que cela soit suivi d'effet. Même Amar Saadani ne se risque plus à s'avancer sur ce terrain, alors que pendant longtemps le secrétaire général du FLN avait assuré de l'imminence de la publication du texte de révision. Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de Bouteflika, qui avait organisé des rencontres avec les partenaires politiques et sociaux et discuté avec eux de ce que pourrait être le texte en préparation, n'était pas plus loquace sur le sujet. Pour le chargé de la communication au FLN, Hocine Khaldoun, la réunion de lundi a permis au Président de «trancher sur les propositions formulées lors de ses rencontres». Des propos qui rejoignent ceux de Sadek Chihab, en charge de la communication au RND, qui juge la réunion tenue lundi comme la dernière étape avant de «finaliser la copie finale du projet». Et pour ceux qui s'étonnaient que le communiqué diffusé à l'issue du conseil ne précisait ni le contenu ni la date de publication du texte, Hocine Khaldoun jugeait que «l'avant-projet de révision est maintenant lancé et que la prochaine étape devrait être sa présentation lors du Conseil des ministres». Pour certains partis de l'opposition, les images diffusées lundi par les chaînes de télévision avaient un autre message et n'étaient qu'un prétexte pour montrer le Président au travail «au milieu de ses collaborateurs, complices de la situation que vit le pays», affirme Soufiane Djilali, président de Jil Jadid. «Hier, on a vu les preneurs d'otage et leur otage consentant», renchérit M. Djilali en référence aux propos tenus par Lakhdar Bouregaâ, ancien commandant de la Wilaya IV et membre du Groupe des 19 qui, dans un entretien accordé à El Watan le 6 décembre, avait estimé que «le président Bouteflika est pris en otage par son entourage direct». «On s'interroge sérieusement sur les raisons qui poussent encore le pouvoir à travailler dans l'ombre sur une question essentielle qui engage l'avenir de toute une nation», dénonce Atmane Mazouz, chargé de la communication au RCD. «On ne peut aller vers une Constitution consensuelle sans la prise en compte des revendications de l'opposition, qui bénéficient d'un large consensus au sein de la population», ajoute M. Mazouz. Une accusation que réfute M. Khaldoun membre du bureau politique et directeur de la communication du FLN : «Si le Président voulait faire une Constitution à sa mesure, il aurait pu le faire en s'appuyant sur la majorité que détient le FLN à l'APN.» Quoi qu'il en soit, l'opposition exige au préalable l'installation d'une instance indépendante pour les élections avant la révision de la Constitution. «La révision de la Constitution doit intervenir, comme l'a réaffirmé l'opposition, après l'installation d'une instance indépendante et permanente de gestion des élections», déclare M. Mazouz.