Le nouveau décret exécutif relatif aux non-salariés exerçant pour leur propre compte et affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés maintient à 65 ans l'âge de départ à la retraite. Les pouvoirs publics ne sont pas disposés à réviser le régime de retraite. Le nouveau décret exécutif relatif aux non-salariés exerçant pour leur propre compte et affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (Casnos) a conservé le même âge de départ à la retraite, soit 65 ans. Le texte affirme que «l'assiette servant de base au calcul de la pension de retraite est constituée par la moyenne calculée des assiettes de cotisation des dix meilleures années». «L'âge donnant droit à l'allocation de retraite, ainsi que prévu par l'article 47 de la loi 83-12 du 2 juillet 1983, est reculé de cinq ans», est-il précisé. Une déclaration du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, au terme de la tripartite du 14 octobre dernier, laissait penser que le régime de retraite allait connaître un changement qui toucherait l'âge de départ. Le Premier ministre avait, en effet, annoncé que son gouvernement comptait réviser le système actuel de retraite anticipée. Selon M. Sellal, il est «inconcevable que des travailleurs partent à la retraite à 50 ans ou moins, car ils ont accompli 32 ans de service, alors que la Caisse nationale de retraites prend en charge leur pension». Il semblerait que M. Sellal ait confondu la retraite anticipée, instituée par un décret de mai 1994 (94-10) pour «raison économique», avec les retraites proportionnelle et sans condition d'âge mises en place par une ordonnance de mai 1997 (97-13). La révision de ce dernier régime s'impose en raison de la situation de la Caisse nationale des retraites (CNR), qui serait en cessation de paiement. Djilali Hadjadj, expert dans le domaine du système de retraite algérien, indique dans une contribution au Soir d'Algérie que «les dispositifs des retraites proportionnelle et sans condition d'âge doivent être supprimés». Tout en évoquant les réticences du gouvernement et de son partenaire social privilégié, l'UGTA, il suggère de faire «un bilan rigoureux et sans complaisance de l'actuel système de retraite : tout mettre sur la table, dire la vérité des chiffres aux Algériens, car il y a péril en la demeure». Le gouvernement avait décidé, en 2014, de permettre le départ d'office à la retraite des cadres dirigeants et employés âgés de 60 ans. Toutefois, la directive du Premier ministre n'a pas été appliquée en direction de ces fonctionnaires qui poursuivent leur carrière dans leur entreprise ou administration publique. Le système national de retraite, actuellement en vigueur, a été institué par la loi n°83-12 du 2 juillet 1983 entrée en application à compter du 1er janvier 1984. Le système actuel fonctionne selon, entre autres, la règle de l'unification de l'âge de départ à la retraite à 60 ans avec, cependant, certaines dérogations ou bonifications pour des catégories particulières (moudjahidine, femmes, travailleurs ayant occupé des emplois comportant des nuisances) et certaines facilitations (32 ans d'activité sans condition d'âge et plus de 20 ans d'activité avec plus de 50 ans d'âge), selon la CNR. Les forts heurts économiques que subira inéluctablement l'économie nationale en 2016 devront contraindre les autorités à engager des changements douloureux. Les retraités seront, à coup sûr, touchés…