Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dénonce le procédé choisi par le pouvoir pour procéder à la révision de la Constitution. «Les préparatifs pour une énième Constitution ne peuvent passer sous silence que toute Constitution pérenne doit émaner non pas de consultations restreintes et obéissant à des calculs de pouvoir, mais d'un consensus issu d'un large débat public, qui traduit l'aspiration de la majorité du peuple algérien à édifier un Etat moderne, démocratique et social», note le secrétariat national du parti, dans un communiqué rendu public hier. Pour le RCD, «l'élaboration de ce texte fondamental doit avoir pour objet de garantir l'équilibre des pouvoirs et l'indépendance de la justice, la promotion de la citoyenneté, la sécurité nationale et l'ouverture sur l'espace nord-africain». «Il serait vain d'imposer à la nation des référents et des visions aussi iniques que sectaires», affirme la direction du RCD. Analysant la situation politique du pays, le secrétariat national du RCD estime que la crise de légitimité du pouvoir en place est avérée, «elle est symbolisée par des luttes ouvertes au sein des institutions, elle déteint sur toute la vie publique et plombe le fonctionnement habituel de l'ensemble des organes de l'Etat», lit-on dans ce communiqué. Le parti de Mohcine Belabbas critique la politique d'austérité prônée par le gouvernement qui pénalisera, selon la même source, de larges couches de la population. «Plus grave encore, le choix d'opérer des coupes sombres dans les investissements publics et l'annulation de projets structurants déjà programmés hypothèquent pour plusieurs années le retour à une croissance économique et l'atténuation du chômage qui touche particulièrement la jeunesse», ajoute la même source. Pour le RCD, le discrédit du système qui a régenté la vie des citoyens pendant des décennies est aujourd'hui sans appel et «confirme que les chapelles du régime se sont érigées loin de la défense de l'intérêt général». La direction du RCD critique également la démarche du Groupe des 19-4 : «Des acteurs politiques éjectés des centres de décision polluent la scène médiatique pour à la fois sauvegarder leur influence et brouiller le combat de l'opposition pour l'avènement d'une transition démocratique. Cela va de l'exploitation politicienne de l'adoption de la loi de finances 2016 alors que le pays a besoin d'un vrai débat sur l'absence de stratégie économique.» Le RCD charge également l'ex-patron du DRS, le général Toufik, et dénonce le contenu de sa lettre : «L'interpellation publique et sélective de la justice par des notables du système suggère en filigrane que, jusque-là, l'appareil judiciaire fonctionnait selon les normes édictées par le droit. Pour le RCD, tous les citoyens algériens doivent être égaux devant la loi.»