L'incinération n'est pas une priorité dans le programme du gouvernement», c'est ce qu'a indiqué Fouad Belkhodja, directeur central chargé de la politique de gestion des déchets domestiques au ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, lors d'une journée d'étude pour la restitution des résultats de la campagne de caractérisation des déchets ménagers et assimilés organisée, hier, par l'Agence nationale des déchets et la Chambre algérienne de commerce et d'industrie. Selon le représentant du ministère, en plus des coûts élevés de ce système, l'Algérie est encore loin de maîtriser cette technique. Il faut la lancer dans le cadre d'un partenariat avec des sociétés étrangères, une entreprise condamnée au gel jusqu'à nouvel ordre vu la conjoncture économique actuelle. Pour M. Belkhodja, la deuxième embûche importante qui pourrait entraver le lancement du procédé d'incinération est le fait d'utiliser ces déchets comme combustibles organiques produisant de l'énergie. Il s'interroge sur la capacité de Sonelgaz à acheter cette énergie auprès des centres d'incinération. La possibilité de le faire, ainsi que la méthode qui serait engagée dans ce sens, devraient passer par une étude de fond. L'orateur a insisté sur les avantages des centres d'enfouissement technique (CET) qui offrent plus de 9000 postes d'emploi permanents. Le tri sélectif, un investissement de taille Pour le bilan de la campagne de caractérisation des déchets ménagers et assimilés, objet principal de cette rencontre, l'Agence nationale des déchets (AND), représentée par son directeur général, Karim Ouamane, déclare que pour l'opération visant à impliquer l'administration dans le tri sélectif, notamment celui du papier, quelque 3161 employés ont adhéré à cette initiative. Le résultat équivaut à la récupération de 52,46 grammes de papier par jour et par employé, soit une récupération annuelle de 7 rames de papier. «Cette opération ne s'arrêtera pas et sera élargie à d'autres types de déchets tels que les bouteilles en plastique», déclare-t-il. Pour la Bourse des déchets, les résultats restent insignifiants, mais ils ont permis d'acquérir une certaine expérience. D'après M. Ouamane, cette Bourse est appelée à être développée en fonction des demandes en étoffant les offres de services proposées aux entreprises et la diffusion des bonnes pratiques en organisant des journée d'études et de vulgarisation. Dans une intervention très riche, ce jeune directeur général de l'AND défend vigoureusement la généralisation du tri sélectif. Même si ce système, qui représente un mode de vie dans les pays développés, nécessite une enveloppe de 31 milliards de dinars pour l'achat de 5,8 millions de bacs, il permet un gain économique annuel dépassant les 56 milliards de dinars. «La récupération et le recyclage du plastique seulement (PET) aboutirait à un gain social de 7600 emplois directs et permanents. Pour l'environnement, le tri sélectif, la récupération et le recyclage permettraient la rationalisation de l'exploitation du foncier, la maîtrise des sous-produits de l'enfouissement, ainsi que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, une des grandes préoccupations du monde», ajoute-t-il.