Les représentants de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et les organisations patronales ont convenu ce week-end de l'augmentation des salaires de base des travailleurs du secteur privé se situant entre un minima de 10% et un maxima de 20 %. Après des négociations « ardues » - dixit le secrétaire général de l'UGTA - le patronat et la centrale syndicale ont trouvé un consensus pour l'augmentation des salaires. La valeur des revalorisations des salaires sera fixée en fonction du triptyque « productivité, compétitivité et situation financière des entreprises privées ». L'augmentation, souligne un communiqué de l'UGTA, sera rendue effective à l'issue des négociations de branche avec effet à compter du 1er octobre 2006. En d'autres termes, si le principe d'augmentation a été acquis, les négociations doivent se faire par branches, comme c'est le cas entre les SGP et les fédérations dans le secteur économique public. Il est à souligner que cinq organisations patronales du secteur économique privé ont pris part à cette bipartite, en l'occurrence la Confédération nationale du patronat privé (CNFPA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA) et Savoir et vouloir entreprendre (SEVE) des entrepreneurs femmes. Dans une déclaration, à la radio, le patron de la centrale syndicale considère que cet « événement » est d'autant plus « important » que « c'est la première fois que l'UGTA concrétise un accord avec le secteur économique privé ». L'UGTA, qui était totalement absente dans le secteur privé, a ainsi saisi cette opportunité pour y mettre pied. Un secteur privé qui, faut-il le souligner, emploie aujourd'hui plus de 1,2 million de salariés. Mais le problème réside dans le fait que nul ne peut forcer les entreprises privées à augmenter les salaires de leurs employés sauf une « obligation morale ». Abdelmadjid Sidi Saïd exhorte les entreprises privées non affiliées à ces organisations patronales à suivre ce mouvement d'espoir à l'endroit de nos travailleurs. La prime de panier revue à la hausse Le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Lahbib Yousfi, renchérit en disant que « les entreprises ont aujourd'hui cette obligation morale d'augmenter les salaires ». L'objectif étant, selon lui, d'augmenter le pouvoir d'achat pour essayer de booster les entreprises avec une compensation de diminuer les charges. Un représentant de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) a, quant à lui, posé la question de la mise à niveau des entreprises, soulignant que « l'Etat doit réserver une enveloppe d'un milliard de dollars pour remettre sur les rails des entreprises du secteur privé, compte tenu des dettes fiscales et des pénalités qui s'en suivent ». Pour ce qui est des entreprises publiques, l'UGTA soutient avoir décroché une moyenne nationale de 20 à 25% d'augmentation des salaires. Là aussi, les négociations avec les Sociétés de gestion des participations (SGP) ont été difficiles. Sur les 19 fédérations affiliées à l'UGTA, seule la fédération des mécanos éprouve encore des difficultés. Dans ce contexte, le secrétaire général de l'UGTA s'est engagé à prendre en charge le dossier de la Fédération nationale des travailleurs de la métallurgie, de la mécanique, de l'électricité et de l'électronique (FNTMMEE) et poursuivre les négociations jusqu'à l'obtention d'une solution satisfaisante pour toutes les parties. La pierre d'achoppement des négociations entre La FNTMMEE et la SGP concerne uniquement la question de l'augmentation des salaires. Les autres entreprises publiques destructurées devront se contenter d'une d'augmentation de 5 à 10%. Les fédérations qui n'ont pas encore résolu leurs différends avec les SGP devront le faire aujourd'hui matin au Palais du peuple. Le secrétaire général de l'UGTA a, en outre, indiqué à l'APS que « les salariés constateront un plus dans leurs fiches de paie dès le mois de septembre ou d'octobre », citant à titre d'exemple que « la prime de panier qui était de l'ordre de 2000 DA passera à 3000 DA et qu'il a été obtenu également dix mois de plus pour l'allocation de décès, entre autres ». Qualifiant ces accords de « corrects par rapport à la situation de nos entreprises », M. Sidi Saïd a fait remarquer que « l'on est arrivé à un consensus, en dépit des tiraillements », précisant que « l'on a fait, en tout, cinq arbitrages ». L'UGTA a, par ailleurs, endossé le projet du pacte économique et social. Outre la signature des conventions collectives de branches et du pacte économique et social, l'UGTA proposera, lors de la tripartite qui se tiendra aujourd'hui à Jenan El Mithak, une revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG) sur la base d'une évaluation du niveau de vie.