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De la difficulté de pardonner
Tolérance et cinéma en débat aux journées du film arabe primé de Constantine
Publié dans El Watan le 24 - 12 - 2015

La critique et universitaire égyptienne Amel Al Jamal a pleuré mardi matin lors du débat sur «La tolérance et le cinéma», organisé à l'occasion des Premières journées du film arabe de Constantine à la salle du Palais de la culture Mohamed Laïd Al Khalifa.
Amel Al Jamal, qui est diplômée en philosophie des arts et auteure d'une dizaine de livres, s'est rappelée des harcèlements dont elle a fait l'objet en Egypte dans les moyens de transport et dans la rue. Elle s'est rappelée aussi d'une phrase de son père après une tentative d'agression à Doumiat, sa ville natale : «Si tu ne peux pas te protéger reste à la maison.» «Une amie qui portait le hidjab a été agressée par un jeune garçon en pleine rue. Elle a crié.
Les clients d'un café situé à côté sont sortis voir, ont assisté à la scène, n'ont rien fait et ont repris la poursuite d'un match de foot à la télé comme si rien ne s'était passé», a-t-elle raconté. Selon elle, les cas de harcèlement sexuel et moral sont nombreux en Egypte. «La femme marche dans la rue avec la peur au ventre, s'attend à tout moment à être harcelée, touchée, insultée. Mais, nous constatons une certaine amélioration, la société est de plus en plus consciente.
Il reste que la crainte est toujours là. Parfois, j'ai souhaité d'être née homme !», a-t-elle ajouté. «Ici, dans cette salle, il y a des hommes qui ont des sœurs, des épouses, des filles qui ont été harcelées dans la rue. Des femmes qui, de retour à la maison gardent le silence...Les femmes ont honte de dire ce qu'elles subissent, se sentent souvent humiliées», a-t-elle dit la voix envahie par l'émotion. Amel Al Jamal a analysé le film argentin Paulina, de Santiago Mitre, présenté cette année à la semaine de la critique au Festival de Cannes et aux festivals du Caire et de Dubaï.
Paulina (Dolores Fonzi) abandonne sa carrière d'avocate à Buenos Aires pour un poste d'enseignante dans un village défavorisé de l'Argentine du nord. Une fois sur place, elle découvre la détresse des jeunes lycéens qui ne s'intéressent pas à ces cours sur les droits humains et la démocratie. Une nuit, Paulina, qui revenait d'une soirée avec une amie habitant en pleine forêt, a été agressée par des jeunes hommes. Elle a été sauvagement violée. Malgré ce drame, Paulina, qui a reconnu ses agresseurs, refuse de les dénoncer, malgré l'insistance de son père, magistrat connu à Buenos Aires.
Elle va plus loin puisqu'elle décide de garder un bébé, fruit du viol. Pour Amel Al Jamal, Paulina est un film qui agace, peut provoquer la colère en raison de l'attitude curieuse du personnage principal. «Le père, un homme de gauche, a demandé à un ami, chef de la police, d'arrêter les agresseurs et les soumettre à des mauvais traitements. Ce qui est illégal. Il est vrai qu'ils sont des agresseurs, mais est-ce là la meilleure manière de rendre justice ? Si le violeur était puissant et fortuné aurait-il été arrêté rapidement par la police ? Si la victime était pauvre et sans appuis, la justice l'aurait-elle défendue ?
La justice n'a rien fait pour arrêter des hommes d'affaires qui abattent sauvagement des arbres pour construire des usines comme cela est montré dans le film. La justice s'est intéressée au viol de Paulina, mais pas à celui de la nature», a relevé Amal Al Jamal. D'après elle, Paulina, une femme utopique, a sympathisé avec ses agresseurs en raison de leur situation sociale difficile. «Elle a abandonné la belle vie de la capitale pour aider les gens démunis. Elle a des idéaux progressistes qu'elle veut défendre même au détriment de son propre corps. Elle veut donner un sens à sa vie», a-t-elle relevé.
Santiago Mitre, 34 ans, s'est fait connaître en 2011 par le long métrage El estudiante (L'étudiant). Son nouveau film Paulina susicte le débat partout dans le monde en raison de sa thématique: le pardon là où il est impossible de le faire. Le film est également un plaidoyer pour le véritable engagement politique et pour l'obstination de vouloir changer les choses malgré l'adversité.
Le journaliste et poète algérien Khaled Bensalah a, pour sa part, estimé, dans une autre intervention, que l'intolérance ne doit pas être perçue comme une valeur morale abstraite et absolue. «Elle doit être mise dans un contexte historique et humain. Elle doit dépasser également la simple signification religieuse et parfois politique. Le cinéma, en tant que forme esthétique et philosophique élaborée peut avoir de l'influence sur le comportement social en posant des questions, en interpellant les consciences, en clarifiant, parfois, les visions et en donnant parole à ceux qui sont dans la marge, ceux que les médias et les politiques oublient souvent», a-t-il relevé après avoir tenté d'étudier le rapport entre la philosophie et le cinéma, le concept et l'image.
Le critique irakien, Kadhem Al Saloum, a analysé la notion de la tolérance à travers les films sur Nelson Mandela et Ghandi, deux exemples historiques de la lutte pacifique. Le critique algérien, Abdelkrim Kadri, a, pour sa part, plongé dans la trilogie de Youcef Chahine, Al ousfour (l'oiseau), Retour de l'enfant prodigue et Iskandaria Lih pour démontrer le discours favorable à la tolérance du cinéaste égyptien.
Le romancier Samir Kacimi, qui a coordonné l'organisation du colloque, a plaidé pour que la thématique de la tolérance soit davantage explorée par le cinéma algérien. Il a également insisté sur l'importance d'avoir des débats à caractère scientifique et intellectuel lors des festivals de cinéma. Au 8e Festival d'Oran du film arabe (FOFA), en juin 2015, Samir Kacimi a coordonné le débat sur le roman et le cinéma.


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