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«EL Gaâda Ezina» devenue un fonds de commerce
La vieille ville de Constantine otage de «l'héritage locatif»
Publié dans El Watan le 24 - 12 - 2015

Un enchaînement de programmes expérimentaux et de dilapidation de l'argent du contribuable pour redonner vie à la «gaâda zina» d'antan. Mais finalement, c'est un flop retentissant ! La mythique Médina, ou ce qu'il en reste, se putréfie.
Et même si elle est agonisante, on s'acharne encore sur ses «ossements» en faisant du commerce sur son dos jusqu'à la lie. L'on s'en sert comme un lieu de transit pour bénéficier d'un appartement neuf et en faire également bénéficier les proches… La vieille ville de Constantine, conglomérat de demeures et d'édifices séculaires, reflet d'une identité plurielle édifiée au fil du temps, c'est aussi le cœur toujours vivant d'une agglomération dont l'excroissance a conquis de nouveaux espaces.
Comme la fameuse nouvelle ville d'Ali Mendjeli. Pour bon nombre de familles qui y ont été transférées, dont celles de la vieille ville, elle représente une gigantesque cité- dortoir sans identité. Contrairement à la Médina qu'elles continuent de «hanter» de jour comme de nuit, malgré une profonde dégradation de son tissu urbain, perpétuant leurs activités commerciales et réoccupant les biens (maisons, locaux) qu'ils ont laissés.
Héritées de leurs parents, louées et sous-louées, ces propriétés vétustes sont très convoitées par des citoyens en quête d'un logement social pour lesquels ces vieilles bâtisses constituent un sésame infaillible pour faire partie des attributaires d'un logement social locatif. Cette course vers l'acquisition d'un toit accordé par l'Etat aux personnes à revenus modestes ouvre la voie à toutes les dérives, mettant en péril la mémoire et l'identité de la Médina, en quête d'une sauvegarde qui peine à se concrétiser.
A défaut d'être sauvée de la décadence, elle fait davantage office de fonds de commerce grandeur nature. «La vieille ville s'est vidée de ses occupants, mais renferme toujours une forte implantation de commerces. Les anciens locataires, relogés à la nouvelle ville de Ali Mendjeli, n'ont pas coupé le cordon ombilical. Ils passent leurs journées au sein de la Médina, là où ils possèdent encore des commerces et regagnent leur nouveau domicile le soir, tout en gardant un pied-à-terre grâce à la famille et ses ramifications», dénoncent, indignés, les héritiers d'une demeure située dans les environs de Sidi Djlisse.
Ces citoyens font partie des nombreux propriétaires de biens immobiliers de la vieille ville qu'ils louent à des particuliers pour des sommes modiques, à défaut de les occuper eux-mêmes. Au regard des déclarations de ces propriétaires, le temps semble visiblement figé dans cette cité antique puisque l'inflation effrayante des dernières années n'a eu aucune incidence sur le prix du loyer, de l'ordre de… 100 DA à ce jour ! De plus, la location n'est pas notifiée chez un notaire : les deux parties se contentent généralement d'un accord verbal, à l'amiable. Le propriétaire délivre au locataire une simple quittance au moment du paiement.
«Héritage locatif»
Un mode de location et de rémunération rudimentaire, à l'image de la vétusté de la Médina, où le laisser-aller est sans bornes. Ainsi, quand une famille est recensée et sélectionnée par la commission d'enquête de la daïra, puis relogée dans un appartement flambant neuf, le logement loué à la Médina est «transmis» tel un héritage à un autre membre de la famille (neveu, cousin, beau-frère…), dans l'espoir d'être sélectionné pour la prochaine attribution, nous dit-on.
«Les locataires refusent souvent de libérer les lieux une fois relogés. Pour eux, c'est un moyen inespéré d'obtenir, non pas un, mais plusieurs logements sociaux. Cela devient un héritage locatif. Un simple F2 à la Médina a permis à certains de bénéficier de trois logements», dénoncent les héritiers. Pourtant, d'après la quittance du receveur, délivrée par un bailleur à ses locataires, en vigueur depuis les années d'avant-l'indépendance, «il est interdit de sous-louer ou de céder tout ou une partie du local sous peine de résiliation».
Une mention que les locataires contournent et ignorent intégralement du moment où tout se fait verbalement. Les propriétaires n'ont-ils donc aucun moyen de déloger les mauvais payeurs et les indus occupants ? «Le bailleur ne peut que recourir à la justice pour défaut de paiement du loyer, sachant que certains ne s'en acquittent plus depuis 10 ans. La justice peut certes contraindre les locataires à honorer leurs loyers impayés, à l'issue d'une bataille judiciaire longue et très coûteuse, mais elle s'oppose toutefois à leur exclusion. En clair, les propriétaires ne peuvent pas faire sortir les locataires et récupérer leur bien.
Ces derniers occupent les lieux en toute impunité et se les transmettent de génération en génération, car l'Etat ne protège pas les propriétaires privés». A ce titre, ils regrettent que l'engagement de restitution au bailleur public d'un logement occupé en qualité de locataire ne soit pas appliqué également pour les privés. Les bénéficiaires d'un logement social sont préalablement contraints de signer cet engagement et de restituer le bien qu'ils occupaient antérieurement, lequel sera reversé à la commission d'attribution de logement dans un délai n'excédant pas un mois, conformément à la réglementation.
L'article 32 du décret exécutif n°8-142 du 11 mai 2008, fixant les règles d'attribution du logement public locatif stipule, à cet effet, que «tout occupant d'un logement de fonction ou de tout autre logement locatif relevant du patrimoine public rendu attributaire d'un logement dans le cadre des dispositions du présent décret est tenu de libérer les lieux avant la remise des clés du nouveau logement». Ce décret ouvre des brèches aux spéculateurs, selon eux, «du moment où au sein de la nouvelle ville, les propriétaires qui louent sans contrat de location dûment établi chez un notaire restent à la merci des opportunistes».
Une population en régénération
En dépit du relogement d'une partie de ses résidents, la Médina de Constantine est aujourd'hui toujours aussi peuplée. Aussi vivante. Avec une concentration de 60% des commerces de la ville, la vieille ville est otage de la spéculation, favorisée par l'absence d'une réelle politique visant à préserver son identité et sa mémoire. «Il y a dix ans, il était question de vider et libérer les vieilles demeures menaçant ruine, exproprier les propriétaires, reloger les locataires et réhabiliter ce qui peut l'être. Mais c'est le contraire qui s'est produit puisque aujourd'hui, l'on assiste à une régénération d'habitants à caser. Ils sont actuellement 8000 dans l'attente d'un transfert à la nouvelle ville Ali Mendjeli.
Une fois transférés, certains réoccuperont leurs anciens gîtes loués à la Médina, tout en prenant soin de louer l'appartement neuf qui leur a été attribué, comme cela s'est déjà produit», nous dit-on. Ils bernent savamment l'Etat en surfant sur les critères de cotation, la déclaration sur l'honneur et les pièces administratives préalablement exigées pour la demande de logement. Selon les héritiers d'une habitation à Sidi Djlisse, «les officiels locaux ont des intentions cachées. Ils ferment l'œil sur ces pratiques pour maintenir l'activité commerciale au sein de la vieille ville».
Dépités, ils s'interrogent, par ailleurs, sur les raisons qui incitent les commissions d'attribution de logements à recourir et à faire crédit aux comités de quartier pour peaufiner la liste des bénéficiaires, sachant que «certains citoyens ne possédant aucun bien immobilier se sont vu exclure de la liste des bénéficiaires par la seule volonté du président du comité de quartier qui transmet aux enquêteurs de la commission de fausses informations, surtout s'il a un différend avec l'un des habitants concernés par le relogement.
Des évictions gratuites ont malheureusement eu lieu souvent, au moment où d'autres résidents profitent de certaines largesses. Les comités de quartier dictent leurs propres règles et influencent par leurs déclarations les résultats de l'enquête». Tant que les autorités continueront à ignorer ce «trafic», la valse incessante des citoyens qui lèguent leur bail de location tel un héritage, le préjudice occasionné aux propriétaires et au tissu urbain subsistant sera amplifié.


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