Le théâtre Hassan El Hassani, fermé depuis des années à cause de son état de décrépitude avancé, sera finalement rasé. Une mauvaise nouvelle pour les amoureux du 4e art. Ces derniers pourront se rabattre sur la Maison de la culture de Tiaret. Le théâtre Hassan El Hassani, situé sur la route Abdelkader Khouidmi, fermé depuis des années, sera détruit et son assiette servira à édifier un projet immobilier, car la valeur du terrain est telle que la situation d'abandon dans lequel était vouée cette structure ne pourra plus durer». C'est la décision prise, dimanche, par le wali, Abdeslem Bentouati, qui continue de sillonner les dédales de la ville de Tiaret pour boucler ses sorties dans les 14 daïras de la wilaya, histoire de situer la donne en matière de développement. Sur place, la délégation de wilaya, en inspectant ce vétuste équipement -qui a aussi servi de salle de boxe après qu'il eut été volontairement ravagé par les flammes du fait d'un acte terroriste en 1995- a pu mesurer l'ampleur du gâchis. Décision a été donc prise de confier le terrain, une fois l'édifice rasé, à l'Agence de promotion et de régulation foncière (Afwit). Le wali, avant de se prononcer définitivement, a exprimé le vœu de voir l'APC le récupérer ou, à défaut, faire des propositions pour valoriser un terrain bien situé en ville. Des voix dans la foulée se sont empressées de proposer l'implantation d'un parking à étages, mais l'idée n'a pas été retenue. Dans tous les cas de figure, les riverains semblaient soulagés de voir les pouvoirs publics enfin réagir et décider du sort d'un structure devenue, avec le temps, un repaire pour jeunes délinquants et même objet de convoitises. Pour rappel, le théâtre Hassan Hassani, qui a vu défiler des figures emblématiques du 4e art et notre héros national, le boxeur Moussa, s'illustrer en s'adjugeant son premier titre national, était une ancienne unité artisanale destinée au tissage. Repris un moment par la direction de la culture après l'incendie qui l'a ravagé, le théâtre, qui a été réaménagé par deux fois et qui aura coûté, avec les équipements, plusieurs centaines de milliers de dinars, a été voué à la décrépitude, car les deux entités (l'APC et le secteur de la culture) ne faisaient que se rejeter la balle quant à son propriétaire véritable. Il y a quelques années, l'idée de le transformer en théâtre régional a fait son petit chemin, mais avec le temps et cette austérité qui s'annonce, le projet a été carrément abandonné, car les amoureux des planches ont élu domicile au niveau de la maison de la culture Ali Maâchi. Les autorités pourraient étendre cette assiette en y adjoignant celle d'une entreprise nationale, dont l'activité a cessé depuis longtemps, d'autant que la préoccupation majeure demeure la récupération du foncier au niveau du tissu urbain. Hier, M. Sekine, le directeur de l'Afwit, nous a déclaré que son organisme va engager une étude en tenant compte de tous les points de vue, dont ceux des spécialistes, pour réaliser un bel édifice.