Une trentaine de locaux, réalisés dans le cadre du programme présidentiel «100 locaux par commune», sont achevés depuis bien longtemps et n'attendent que leur attribution aux postulants éligibles parmi les chômeurs. Cependant, ces locaux sont aujourd'hui à l'abandon tant leur dégradation volontaire est évidente. L'Etat a déboursé des millions de dinars pour construire ces locaux au profit des jeunes chômeurs. Or, leur état actuel complètement délabré ne traduit nullement la volonté de l'Etat de lutter contre le chômage des jeunes. D'ailleurs, de l'avis de tous, ces bâtisses, notamment celles de l'entrée sud de la ville, ont été réalisées à la va-vite sans aucune étude préalable, sans réflexion sur l'impact économique. En effet, les 15 locaux, implantés à l'entrée sud de la ville dans une zone éloignée, supposés ouvrir des perspectives d'emploi aux jeunes chômeurs, eu égard aux rideaux défoncés, les mégots, les cannettes de boissons alcoolisées et les morceaux de bougies qui jonchent leur parterre, ainsi que des pierres et parpaings disposés en cercle, ont été détournés en lieux de prédilection pour des rencontres nocturnes entre copains. Un véritable spectacle de désolation qui suscite moult interrogations. «On ne comprend pas pourquoi ces locaux sont restés ainsi abandonnés et on ne connaît même pas les procédures administratives à suivre pour l'acquisition d'un local», s'étonne un jeune et d'ajouter : «Quel genre de commerce peut-on développer ici ?» Effectivement, de par leur situation, ces locaux ne peuvent accueillir des activités commerciales à moins qu'ils ne soient réservés aux activités dites de nuisance, telle la mécanique, la menuiserie et autres activités similaires. Les 15 autres réalisés à Sidi Amar, pourtant au centre de l'agglomération, subissent le même sort. En attendant, ces locaux, s'ils n'ont pas permis aux jeunes désœuvrés d'intégrer le monde du travail, ils constituent un abri de luxe pour leur permettre de noyer leur frustration et leur malvie dans l'alcool et la drogue.