Des commerçants accusent à demi-mot des grossistes d'avoir stocké de grandes quantités de produits alimentaires pour les écouler en 2016 et empocher une plus grande marge bénéficiaire. A Belcourt, un des quartiers populaires d'Alger, les prix n'ont pas connu la flambée annoncée. Même si certains habitants du quartier, dès l'annonce des mesures de la nouvelle loi des finances, se sont empressés de se constituer des stocks de certains produits de large consommation, la grande majorité semble attendre, résignée, les prochaines hausses de prix. Au marché du quartier, les prix sont stables. La tomate est cédée à 80 DA et la pomme de terre à 40. Mais cette accalmie risque d'être de courte durée. Pour les vendeurs, l'augmentation du prix du gasoil devrait avoir une incidence sur les prix des fruits et légumes. «C'est automatique, estime Ali, vendeur d'agrumes. Les grossistes vont répercuter l'augmentation du gasoil sur les prix.» «Que voulez-vous faire, estime Ahmed, On est pris au piège et l'Etat le sait.» Chez Zigidi, une des plus importantes supérettes du quartier, les prix des produits de grande consommation comme l'huile, la semoule, le sucre, les laitages et les boissons gazeuses n'ont pas bougé. «Nous ne prévoyons pas d'augmentation, car nous sommes en train d'écouler notre stock. Toutefois, les choses pourraient changer car certains grossistes ont décidé d'augmenter leurs marges», assure Mohamed, un des vendeurs. Des commerçants accusent à demi-mot des grossistes d'avoir stocké de grandes quantités de produits alimentaires pour les écouler en 2016 et empocher une plus grande marge bénéficiaire. Par contre, certains artisans ont décidé d'anticiper les prochaines augmentations et d'appliquer immédiatement une nouvelle tarification. Ainsi, chez les coiffeurs, la coupe de cheveux passe de 200 à 250 DA, alors que se faire raser la barbe est dorénavant facturé 100 DA. «Je ne fais que répercuter les prix que mes fournisseurs appliquent dorénavant sur les lames, la crème à raser et les produits de coiffure. Depuis le 1er janvier, ils appliquent la nouvelle TVA qui est passée de 7 à 17%», se justifie Hakim, coiffeur à Alger. Au niveau des parkings gérés par la wilaya d'Alger, les abonnements mensuels ont augmenté de 50%. Depuis le début de l'année, les abonnés sont tenus de débourser 4500 DA au lieu de 3000 habituellement, alors que le stationnement temporaire est facturé à 70 DA pendant les deux premières heures, alors qu'il était de 50 et chaque heure supplémentaire est passée de 10 à 15 DA. Cette augmentation est rejetée par les abonnés, qui se sont constitués en collectif et ont déjà récolté près de 450 signatures. «Comment la wilaya peut justifier une telle augmentation», se demande Mohamed, abonné depuis 10 ans. Cette nouvelle augmentation fait passer l'abonnement annuel à plus de 50 000 DA. «C'est absolument scandaleux ! De plus, le parking n'est pas sécurisé et des vols ont déjà eu lieu. Les toilettes sont dans un état catastrophique, la propreté est indigne.»