Les mesures prises par le gouvernement pour faire baisser les prix du sucre et de l'huile ainsi que d'autres produits auront-elles une incidence directe sur les prix appliqués par les grossistes en alimentation générale ? Qu'en est-il de la tarification des détaillants ? Une virée dans les locaux des grossistes et dans des supérettes s'impose. A Kouba, et plus précisément à Jolie-Vue, un quartier connu par ses grossistes en produits de large consommation et en produits pâtissiers, de nombreux grossistes ont maintenu les prix du sucre et de l'huile à leurs seuils actuels : 125 DA le kilo de sucre et 150 DA le litre d'huile. Pourtant, les nouvelles décisions gouvernementales visent à baisser les prix de ces deux produits. Ammi Hassen, un marchand de gros depuis les années 90, rencontré sur les lieux, a indiqué que les effets des mesures du gouvernement ne seront perceptibles qu'«une fois les grossistes eurent épuisé leurs anciens stock». Pour lui, il est inconcevable de vendre à perte, ce qui est interdit par la loi. Un autre commerçant, un jeune Algérois, abonde dans le même sens. «Nous nous sommes mis d'accord, les vendeurs de gros et ceux du demi-gros, de continuer à pratiquer les mêmes prix jusqu'à épuisement des stocks». Pour que la baisse des prix soit ressentie immédiatement par la population, ce jeune propose le remboursement aux grossistes de la différence des deux ou trois dernières factures. Pour lui, les marchands de gros et de demi-gros ont enregistré des pertes pendant ces événements. Ils étaient obligés de fermer leurs commerces par peur de vandalisme. Du côté des commerçants de détail, les prix restent les mêmes : 130 DA le kilo de sucre et 180 DA le litre d'huile de table. «Rien n'a changé pour le moment», indique un gérant d'une superette avant d'ajouter que «cette dernière augmentation a fait perturbé l'activité des commerçants. La demande sur les produits de large consommation a diminué de presque de 40%». Ce commerçant souhaite que les mesures prises par le gouvernement soient appliquées dans les plus brefs délais. Un autre commerçant, qui se montre sceptique à l'égard de cette décision, déclare : «Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement a décidé la suspension des droits de douane du 1er janvier au 31 août 2011 ? Par ailleurs, cette hausse des prix et ces actes de saccage à l'encontre des commerces et les mesures du gouvernement ont fait réagir l'Association de protection de l'activité commerciale. Son président, Hafaïfa Ayache, a appelé à une protestation pacifique, jeudi 13 janvier, devant l'Assemblée populaire nationale, et ce, pour revendiquer les droits des consommateurs et les intérêts des commerçants.