Après des mois de mutisme et de longues tractations, les chantiers de réhabilitation des lieux de culte à Constantine reprendront incessamment. La nouvelle a été donnée officiellement, hier, par le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, en marge du 17e Colloque international sur le Coran qui se tient à Constantine. Le ministre s'est contenté de louer les efforts du gouvernement, notamment le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre de la Culture, ainsi que les démarches entreprises par le wali de Constantine, pour trouver une issue à «l'impasse juridique», concernant les accords de partenariat des entreprises nationales avec les étrangers, avec ses conséquences financières, mais il ne dira aucun mot sur la date fixée pour la reprise de ces travaux, dont l'annonce «officieuse» a été déjà faite, il y a quelques semaines. Cette annonce, même si elle est salutaire, survient après un arrêt des chantiers qui a duré près de 14 mois, alors qu'aucun signe n'est venu rassurer les spécialistes qui ont alerté à maintes reprises sur les périls qui guettent ces lieux. «Nous avons lancé plusieurs appels pressants à toutes les autorités, notamment le wali de Constantine, la direction de la culture, maître d'ouvrage délégué et surtout l'OGEBC pour la reprise des travaux en urgence, car il s'agit de l'avenir d'un pan de l'histoire de la ville de Constantine», a déclaré récemment l'architecte chargée de ce dossier auprès de la direction des affaires religieuses de Constantine. Depuis l'arrêt des chantiers de réhabilitation de 11 mosquées et 8 zaouïas situés dans la vieille ville, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer la situation dans laquelle se trouvent ces lieux, laissés en l'état et exposés aux mauvaises conditions climatiques, sans aucune protection. Même les riverains n'ont pas manqué d'exprimer leur colère vis-à-vis de ce qu'ils ont qualifié de véritable bradage du patrimoine de la ville, en citant les exemples de la Grande mosquée, réalisée en 1136, la Mosquée Sidi Kettani à Souk El Asser, construite par Salah Bey en 1776, la Mosquée El Bey, mais aussi celle du quartier d'Arbaine Chérif, la zaouia Benabderrahmane dans le quartier du Charaâ, entre autres. Les habitants de la rue Benzaggouta se désolent eux aussi de l'état de dégradation de la mosquée Sidi Afane, dont la construction remonte au 10e siècle. En somme et à l'approche des premières pluies de l'année en cours, annoncées déjà pour les prochains jours, une reprise des travaux est plus qu'une urgence. Pour rappel, tous ces chantiers devaient être réceptionnés durant la manifestation culturelle de 2015, mais rien de tout cela n'a eu lieu.