Le village M'zarir (Imesdourar), au nord de la commune de Saharidj (50 km à l'est de Bouira) se vide de ses habitants. Malgré le retour de la sécurité dans la région après les longues années de terrorisme, la situation n'a pas changé. L'exode rural continue, mais cette fois les causes sont différentes. Le phénomène de la chute de pierres est une menace qui persiste. A chaque changement des conditions météorologiques, les rochers s'effritent et tombent en direction du village qui culmine à plus de 1000 m d'altitude. A Imesdourar, le développement est à l'arrêt. Les conditions de vie difficiles poussent les villageois, surtout les jeunes, à quitter les lieux dans l'espoir de trouver un travail et un meilleur cadre de vie. Actuellement, le village est habité par des familles démunies. La rareté du transport, surtout en hiver, condamne aussi les villageois à se cloîtrer dans leur modeste demeure. «En 1995, le nombre d'écoliers au village était de 250. Actuellement, l'école primaire ne compte que 25 élèves. C'est l'une des conséquences de l'exode massif des habitants. M'zarir se vide», déplore un vieil homme d'Imesdourar. L'amoncellement des neiges en hiver coupe le village du reste du monde. Après des années de peur et de misère, l'APC de Saharidj a proposé en 2012 une solution aux pouvoirs publics pour freiner l'exode rural et préserver la vie des villageois. La solution consistait en un projet de délocalisation du village de M'zarir vers un autre site, à Tissighit, sur la RN 30, loin du danger des chutes de pierres. Il a été prévu la réalisation de 200 logements ruraux en deux tranches de 100 logements chacune. Malheureusement, rien n'a pas été concrétisé sur le terrain. «Toutes les commissions de daïra et de wilaya ont donné leur accord pour lancer le projet après le choix du terrain. Cependant, quatre ans sont passés sans que la situation change. C'est le flou qui persiste. L'APC hésite même à inscrire des projets pour M'zarir», regrette un élu local. Devant l'inertie et le manque de volonté des pouvoirs publics de Bouira, M'zarir risque de devenir un village fantôme d'ici quelques années.