Invité à présenter une conférence sur le parcours et le pari réussi du groupe Cevital, M. Rebrab a lancé : «Cette personne ment et continue à mentir», sans nommer le ministre. Le patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, n'a pas manqué, hier, lors de la première édition du Algerian Leadership organisée par le Club scientifique d'hydraulique de l'université de Béjaïa à Aboudaou, de répondre à la déclaration de Abdesselam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, selon laquelle quand toutes les raffineries de sucre entreront en production, «aucun producteur ne décidera sur un coup de tête d'augmenter les prix de 15%». Une déclaration faite à Ouled Moussa, dans la wilaya de Boumerdès, lors de l'inauguration d'une raffinerie de sucre, la mi-décembre 2015. M. Rebrab, qui était invité à présenter une conférence sur le parcours et le pari réussi du groupe Cevital à cette rencontre sur l'économie et le développement, a lancé : «Cette personne ment et elle continue à mentir», sans nommer le ministre. Et d'ajouter à l'endroit de son «détracteur» comme il le désigne : «Nous n'avons jamais eu l'intention d'augmenter le prix du sucre, nous n'avons pas augmenté le prix du sucre d'un seul centime malgré la dévaluation du dinar, et ce, grâce à de bonnes opérations d'achat que nous réalisons sur le marché international.» Pour lui, la multiplication des raffineries, comme le souhaite le gouvernement, ne réglera pas le problème du prix du sucre sur le marché local. Pis, étant subventionnées, la faillite de ces unités de production pourrait même entraîner l'Etat algérien dans des difficultés. «Le pays dispose d'une dizaine de raffineries d'huile végétale, dont certaines sont subventionnées par l'Etat, contrairement à Cevital.» Rebrab, comme pour narguer Bouchouareb, a ajouté que son groupe «est le plus grand contributeur au budget de l'Etat après Sonatrach. Cevital est le deuxième exportateur après Sonatrach et le premier exportateur hors hydrocarbures». Dans le même contexte, le capitaine d'industrie a assuré que son groupe travaille pour l'intérêt de l'Algérie. La preuve, il n'y a qu'à voir le nombre de postes d'emploi créés après l'acquisition de nombreuses sociétés étrangères. M. Rebrab a indiqué que «la décision d'aller à l'international a permis de diversifier les activités du groupe mais aussi de générer des emplois en Algérie, contrairement à ce que pensent certains». Le rachat récent d'Oxxo, spécialiste de la fenêtre en PVC, qui a sauvegardé 280 salariés étrangers, a permis de créer en Algérie 3000 postes d'emploi. Quant à l'unité Brandt, spécialisée dans l'électroménager, «toutes les activités qui ont été délocalisées vers les pays d'Asie seront relocalisées en Algérie avec la création de 1300 emplois», annonce M. Rebrab. La journée s'est poursuivie avec trois conférences-débats animées par Farid Arab (expert en accompagnement de start-up), Therry Dubourdieu (résident de 7 Seas) et Christine Nalies (fondatrice de Wording Conseil) autour des thèmes «Créer sa start-up», «L'expertise en hydraulique» et «Communication et développement durable».