Des enseignants, des parents d'élèves et un grand nombre de citoyens de la petite commune de Taghit sont sortis dans la rue, la semaine dernière, pour une marche de protestation contre le saccage du lycée et du CEM de la localité, perpétré par de jeunes visiteurs venus d'Alger et de sa périphérie pour fêter le Nouvel an 2016 au Sud. Quelque 1 300 jeunes et leurs accompagnateurs ont séjourné pendant dix jours dans l'oasis touristique, arrivés par autocars mis à leur disposition par le ministère de la Jeunesse et des Sports. La pénurie des structures d'accueil en pareilles circonstances à Taghit a amené les autorités locales à héberger les hôtes dans les établissements scolaires. Mais, dimanche dernier, le jour de la reprise des cours, les enseignants ont été stupéfaits de découvrir un grand désordre à l'intérieur des structures scolaires : des bancs endommagés, literie éparpillée, toilettes sales, bouteilles de boissons alcoolisées jetées dans la cour, etc. Seule une école primaire surveillée a été épargnée par ces actes de vandalisme. Le père d'un lycéen contacté par nos soins a confirmé le saccage et a indiqué que les enseignants étaient sur le point d'organiser un arrêt de cours par protester contre ces actes inadmissibles mais que la sagesse a prévalu. Ces derniers se sont contentés d'une marche de protestation exigeant des autorités locales de ne plus mettre à l'avenir les établissements scolaires à la disposition des visiteurs sous quelque motif que ce soit. Selon notre interlocuteur, la population locale continue à se poser la question suivante : «Sur quels critères ces jeunes saccageurs ont été choisis et retenus par le ministère de la Jeunesse et des Sports pour faire partie du circuit touristique de fin d'année ?» Pourtant, la population locale leur a réservé une hospitalité et un accueil chaleureux.