Dans la ville et les villages de Larbaâ Nath Irathen, le mois de Ramadhan égrène ses jours entre l'indolence diurne et les longues veillées après la rupture du jeûne. Les consommateurs, rassérénés par un certain repli des prix après l'envolée révoltante du début, continuent à faire de ce mois celui de toutes les gourmandises. Dès la sortie du travail, c'est la ruée habituelle vers les pâtisseries orientales, la zlabia et les qalballouz étant les plus appréciées. Mais les vendeurs de ces spécialités, si prisées pendant ce mois, viennent d'être sommés par les autorités de cesser leur activité. Une dizaine sont concernés par la fermeture pour défaut d'inscription de cette activité périodique sur leur registre de commerce. Habituellement, la municipalité palliait à cette lacune en délivrant des autorisations aux tenanciers de cafés ou restaurants reconvertis pour l'occasion. Mais cette année, la nouvelle réglementation paraît beaucoup plus ferme. Et si avec plus d'une dizaine de pâtissiers, les chaînes de clients étaient déjà exaspérantes, les trois rescapés de la purge administrative auront fort à faire pour satisfaire le rush des clients forcés de se rabattre sur eux.