Le nouveau procureur général près la cour d'Alger, Douadi Medjrab, a été installé hier à son poste par le secrétaire général du ministère de la Justice en présence de la présidente du Conseil d'Etat, de nombreux magistrats et des autorités militaires et civiles de la capitale. Très apprécié au sein de la corporation, Medjrab a intégré le corps de la magistrature en 1979 et occupé depuis plusieurs postes à Blida, à Alger, à Mascara puis à Boumerdès, où il a été procureur général. Il a également exercé le poste de président du tribunal militaire d'Oran, en 1995, et nommé conseiller à la Cour suprême avant d'être désigné en tant que procureur général près la cour de Boumerdès. Son prédécesseur à Alger, Kaddour Berraja, sera probablement installé aujourd'hui à son nouveau poste à la Cour suprême. Ce dernier laissera vacant son siège de membre du conseil supérieur de la magistrature (CSM), qu'il occupe depuis son élection en 2005. Selon le statut de cette haute instance judiciaire, chargée de gérer la carrière des magistrats, c'est le candidat qui l'a précédé aux élections, à savoir Mohamed Foulane, procureur général près la cour de Tiaret. Ce dernier, membre fondateur du Syndicat national des magistrats (SNM), a fait partie des fondateurs (quatre) qui ont démissionné de l'organisation après les graves problèmes qui l'ont secouée, notamment après l'entrée de Tayeb Louh, alors premier responsable, dans le domaine de la politique, en faisant campagne pour la candidature de Bouteflika, lors de son premier mandat. Lors des élections des membres du CSM, Mohamed Foulane a réussi à rafler une bonne partie des voix des magistrats de l'Ouest, alors que son concurrent Kaddour Berraja avait fait le plein à Alger, ce qui lui a permis d'être élu, mais avec une différence de voix assez réduite. En vertu de la loi, Mohamed Foulane devrait donc être installé au sein du CSM lors de sa prochaine réunion, prévue juste après le Ramadhan. Celle-ci, à en croire des sources judiciaires, devrait être consacrée à l'examen du projet de la charte d'éthique et de déontologie des magistrats, préparé par la commission ministérielle avec la participation du syndicat, qui, faut-il le rappeler, avait lui -même présenté une première mouture de ce projet de texte, en 2003 durant le mandat de Mohamed Ras Al Aïn, mais qui n'a pas été retenue. L'organisation syndicale, qui se prépare pour une assemblée générale, au mois de novembre, a exigé l'installation d'un bureau permanent au sein du CSM, tel que prévu par le statut qui régit cette haute instance, et dont la mission essentielle est de gérer la carrière des magistrats, toujours entre les mains du personnel administratif de la chancellerie. A signaler enfin que la cérémonie d'installation du nouveau procureur général près la cour d'Alger a permis au président de cette juridiction de faire état du bilan des activités judiciaires. Ainsi, en matière civil, et jusqu'au 30 septembre 2005, 32 791 affaires ont été traitées, et 27 676 enregistrées, et un contentieux de 17 039 dossiers restés en instance. En matière pénale, toujours au 30 septembre 2005, 110 163 affaires ont été enregistrées, 94 840 jugées, et 40 599 en instance. Pour ce qui est du secteur pénitentiaire, l'établissement d'El Harrach, 26 détenus sur 30 ont obtenu leur Brevet d'enseignement fondamental, 22 ont réussi leur examen du baccalauréat. A la prison de Serkadji, 12 détenus suivent une formation d'informatique à l'établissement de Serkadji et deux autres suivent leur cursus universitaire.