Le témoin Ghezli Slimane, membre de la commission technique chargée de l'élaboration des cahiers des charges pour le système de surveillance électronique des installations de Sonatrach, a affirmé que les données relatives à ce marché n'ont pas été publiées dans le Bulletin des appels d'offres du secteur de l'énergie et des mines (Baosem) sur ordre de l'accusé Belkacem Boumedienne, alors vice-président chargé des activités Amont. Belkacem Boumedienne a ordonné de ne pas publier les données du marché dans le Baosem vu le caractère sécuritaire, confidentiel et urgent du projet, a soutenu, lors de la 15e séance du procès de l'affaire Sonatrach 1, le témoin qui était également membre du comité commercial dudit projet. A une interrogation du juge Mohamed Reggad, président du tribunal criminel d'Alger sur la partie responsable de la publication dans le Baosem qui est le bulletin du secteur des hydrocarbures pour les appels d'offres ouverts, le témoin Ghezli a indiqué qu'il s'agissait du maître d'ouvrage et de la direction des affaires juridiques. Avantages A la question de savoir pourquoi certaines parties du projet ont été attribuées au gré à gré avant de faire l'objet d'un avis d'appels d'offres international ouvert, le témoin s'est défendu de toute implication dans ce procédé. «Après l'attribution de 13 installations et bases de vie relevant de Sonatrach à Contel Funkwerk pour les connecter au système de surveillance électronique, j'ai comparé les offres financières de deux autres sociétés et relevé une augmentation du seuil financier de l'offre de Funkwerk par rapport à ses concurrents», a encore révélé Ghezli Slimane. Il a ajouté en avoir informé Belkacem Boumedienne ainsi que le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, lequel lui aurait donné instruction d'entrer en négociation avec le groupe allemand afin qu'il réduise son offre financière. Ghezli Slimane a affirmé que l'étude comparative qu'il a menée s'est faite sur la base de l'offre financière avant de répondre aux questions de la défense de la partie civile sur la supériorité de l'offre technique de Contel Funkwerk par rapport aux autres. L'offre, a-t-il dit, était effectivement différente et très avantageuse pour le groupe qui a remporté le marché bien que les autres étaient conformes au cahier des charges. Elles convergeaient toutes vers un seul objectif : sécuriser les installations de Sonatrach contre toute menace d'intrusion. La défense de l'accusé Belkacem Boumedienne a obtenu du témoin l'affirmation que la consultation limitée pour le projet ne concernait pas le soumissionnaire le moins-disant. Des témoins auditionnés durant la séance du matin sont revenus sur les modalités d'élaboration des cahiers de charges. Le procès l'affaire Sonatrach 1, dans laquelle sont impliquées 19 personnes, dont de hauts responsables et des représentants d'entreprises étrangères et nationales, pour «corruption», a repris depuis 15 jours au tribunal criminel d'Alger. Ces trois derniers jours ont été consacrés à l'audition des témoins.