L'Allemagne envisage des mesures pour accélérer le rapatriement des demandeurs d'asile déboutés venant d'Algérie et du Maroc, notamment en les plaçant dans des centres spécifiques de rapatriement, ont indiqué hier des responsables politiques. «Tout va dans le sens d'un placement des migrants originaires d'Afrique du Nord et sans perspective d'installation dans les centres de Bamberg et Manching», a confié au journal Die Welt am Sonntag le président du groupe parlementaire CSU (conservateur) en Bavière, Thomas Kreuzer, évoquant un accord à ce sujet entre la chancelière Angela Merkel et le chef de l'Etat régional de Bavière, Horst Seehofer. Les Algériens et les Marocains ne devraient plus être dispersés dans des centres d'accueil à travers le pays. En évoquant cette disposition, la chef du groupe parlementaire SPD (social-démocrate) au Bundestag, Christine Lambrecht, a souligné dans un communiqué qu'elle était prévue depuis quelques mois pour tous ceux ayant peu de chances de rester en Allemagne. «Il appartient désormais au ministre de l'Intérieur, M. de Maizière, de faire en sorte que les procédures deviennent plus rapides et que les demandeurs déboutés soient systématiquement et rapidement reconduits dans leurs pays», a-t-elle ajouté. Les migrants d'Afrique du Nord devraient être rassemblés dans les centres de Bamberg et Manching (Bavière), jusqu'à ce que leurs demandes d'asile soient examinées, comme c'est déjà le cas pour les demandeurs en provenance des Balkans qui ont peu de chances d'obtenir l'asile. L'Albanie, la Bosnie, le Kosovo, la Macédoine, le Monténégro et la Serbie ont été placés sur la liste des pays sûrs et leurs ressortissants n'ont donc qu'une perspective très faible de s'installer en Allemagne. Berlin souhaiterait ajouter le Maroc et l'Algérie à cette liste. Le nombre de demandeurs d'asile algériens en Allemagne était de 2296 personnes en décembre, contre 847 en juin tandis que les demandeurs marocains étaient 2896 contre 368 sur les mêmes périodes, selon le ministère de l'Intérieur M. Seehofer exige de Mme Merkel qu'elle donne un tour plus restrictif à sa politique à l'égard des réfugiés, en fixant par exemple un plafond annuel du nombre de personnes pouvant être accueillies chaque année. La chancelière, qui s'y est jusqu'à présent refusée, se trouve un peu plus sous pression depuis les événements de la nuit du Nouvel An à Cologne (ouest) qui ont donné lieu 670 plaintes dont 330 pour violences sexuelles. Ces violences ont été attribuées par la police à des jeunes hommes originaires du Maghreb et d'autres régions du Monde arabe.