E tat parallèle», «contexte politique délétère», «grandes incertitudes»… Le président du RCD, Mohcine Belabbas, n'a pas lésiné sur les qualificatifs pour évoquer l'importante dégradation de la situation politique, économique et sociale du pays en ce début d'année. «A l'aube de cette année 2016, l'Algérie est brusquement précipitée dans une crise grave et complexe où se cumulent les échecs économiques, les contraintes sociales, la crise de liquidités, la perte de confiance, la crise de légitimité et l'instabilité institutionnelle, le tout débouchant sur une régression morale qui brouille les repères et le sens du devoir», affirmait-il à l'ouverture, hier à Alger, des travaux de la réunion du conseil national du parti. Passant en revue tous les sujets ayant marqué l'actualité nationale ces derniers jours, le leader du RCD dénonce d'emblée «la lutte des clans» qui «dégénère en affrontement de factions». «Le contexte national est exacerbé par des luttes de clans qui ont dégénéré en affrontements factieux faits de déballages irresponsables, de guerre de quolibets, de tentatives de déstabilisation des partis de l'opposition dans un contexte régional explosif», illustre-t-il, en faisant allusion à l'échange d'accusations entre les anciens généraux Nezzar et Betchine. Mettant en garde contre «les conséquences imprévisibles» de ce qu'il appelle une «tentative de maintien du statu quo», Mohcine Belabbas déplore la fragilisation des équilibres de toutes les institutions et de la souveraineté de l'Etat «par la recherche effrénée d'appuis extérieurs». Le summum du délitement de l'Etat est «atteint, enchaîne-t-il, par ces tentatives de remise en cause du passé d'anciens maquisards», dont Zohra Drif-Bitat et Yacef Saâdi. «Ces attaques inédites confirment que c'est la haine qui inspire et guide la décision politique dans le système avec tout ce que cela peut engendrer comme épreuves à venir pour le pays. Face à cette situation de décomposition éthique, le délitement de l'Etat s'accélère», lance-t-il. Ce climat délétère est, soutient-il, aggravé par «une situation économique et sociale porteuse de légitimes colères et donc de terribles dangers». «La révision constitutionnelle n'est pas une offre adaptée» Relevant les manœuvres et les répressions auxquelles recourt le régime, le premier responsable du RCD pointe du doigt «la volonté de certains services de pousser les Algériens à l'irréparable». Abordant le projet de la révision de la Constitution, Mohcine Belabbas réitère le rejet de cette démarche exprimé déjà par son parti. «Le chef de l'Etat sort le énième projet de révision de la Constitution. Ce n'est ni la réponse la plus adaptée à la conjoncture ni une offre politique à même de provoquer un intérêt pour un compromis fédérant les énergies autour de l'élaboration d'une matrice consensuelle», indique-t-il, en citant la polémique suscitée par certains articles de ce projet. Commentant la dernière annonce concernant la dissolution du DRS, le président du RCD veut rester prudent. «On vient d'apprendre que le DRS a été dissous. Voilà encore une exigence du RCD qui a fini par s'imposer au moins dans la forme. Il nous reste, sur ce sujet comme sur les autres, à demeurer vigilants pour obtenir que les Services de renseignement soient une structure en charge de la sécurité de la nation mise sous contrôle d'un pouvoir politique légitimé par une élection transparente», avance-t-il, précisant que «ce jour arrivera et nous pourrons dire alors que l'Algérie est rentrée dans l'histoire». «Et ce sera pour une bonne partie grâce à notre combat», ajoute-t-il, estimant que le RCD «a toujours été une force de proposition, de conviction et d'engagement, malgré les attaques et les stigmatisations auxquelles il a fait face».
Mise à l'écart de Noureddine Aït Hamouda : «l'affaire ne relève pas de la direction nationale» «Il n'y a pas de super-militants. Il y a des règles qui s'appliquent à tout le monde», déclare le président du RCD, Mohcine Belabbas, en réaction à la mise à l'écart de l'ancien député et un des fondateurs du parti, Noureddine Aït Hamouda. Alors que ce dernier affirme que le président du parti avait refusé de le recevoir, Mohcine Belabbas estime que cette affaire ne relève pas de la direction nationale du RCD. «Son affaire ne relève pas de la direction nationale. Elle dépend du bureau régional», dit-il. Mohcine Belabbas relate à son tour une version des faits. «Il m'a appelé à la veille de l'enterrement d'Aït Ahmed. Il voulait qu'on aille ensemble pour présenter nos condoléances à sa famille et au FFS. Mais entre-temps, l'affaire a éclaté et il n'a pas osé venir. Donc, je ne peux pas m'afficher avec quelqu'un qui a fait un travail de sape contre le parti», déclare-t-il. Mohcine Belabbas rappelle, dans la foulée, que la participation du parti aux dernières sénatoriales «était un choix des instances du parti et que les candidats ont été désignés à l'issue d'une primaire».