La crise au sein du RCD prend de l'ampleur avec les attaques des uns et les contre-attaques des autres. L'implication de Saïd Sadi est soupçonnée. Depuis l'annonce du divorce avec Noureddine Aït Hamouda, la polémique n'a cessé d'enfler. Accusé d'avoir saboté le candidat du RCD aux sénatoriales du 29 décembre 2015 dans la wilaya de Tizi Ouzou, en ordonnant aux élus du parti de voter en faveur du postulant du FFS, Aït Hamouda est voué aux gémonies. Il a réagi en accusant le RCD de faire allégeance au FLN. Hier, c'était au tour du maire d'Iferhounen, candidat aux sénatoriales, de réagir aux déclarations du fils du colonel Amirouche qui l'avait qualifié de «vieil illettré», l'invitant à retrouver «un peu de calme». Mais les observateurs se demandent quel est le rôle joué par l'ancien président du parti, Saïd Sadi, dans le divorce signé par le RCD avec son ancien cadre Noureddine Aït Hamouda ? Rabah Boucetta, ancien cadre du parti, lui également exclu, s'en prend à Saïd Sadi qu'il considère être le président réel du parti, l'accusant d'être derrière la décision de «broyer» Aït Hamouda. «Il a suffi à Noureddine (Aït Hamouda) de s'opposer au candidat choisi par le président réel, et non pas fantoche, du RCD aux dernières sénatoriales pour que la machine du parti se mette en branle afin de broyer le dernier des Mohicans», a écrit Rabah Boucetta, après avoir rappelé la place qu'occupait Aït Hamouda auprès de Saïd Sadi, dans un communiqué rendu public hier. «Le fils du colonel Amirouche a toujours été membre de la direction nationale, deux fois député et à deux reprises, vice-président à l'Assemblée populaire nationale. Soudain, il devient infréquentable», s'est-il exclamé en constatant que les militants, et ce, pour la première fois, n'ont pas cédé aux chants des sirènes. «Par le passé, les militants se rangeaient systématiquement du côté de l'appareil et relayaient aveuglément les insultes et les propos injurieux proférés par cet appareil à l'égard de ces indomptables militants et cadres dissidents. Aujourd'hui, ce que nous observons est inédit ! Nous constatons une retenue exemplaire», a-t-il fait observer. Rabah Boucetta s'attaque violemment à son ancien chef qu'il accuse d'avoir utilisé, depuis la création du RCD, des cadres pour en casser d'autres. «Il a utilisé feu Mustapha Bacha pour exclure Aït Larbi Mokrane, Amara Benyounes pour écarter Ferhat Mhenni, Djamel Ferdjellah pour éliminer Amara Benyounes, et pour ma part, j'ai servi de fer de lance pour éliminer les Ferdjellah, Mira et Brahimi, avant que je ne sois sacrifié, à mon tour, pour le règne absolu d'un Mohcine Bellabas. Ce dernier mettra fin, certainement, à cet épisode de Saïd Sadi», explique le signataire du communiqué. Il estime qu'en écartant Noureddine Aït Hamouda, accusé d'être un «agent du DRS», Saïd Sadi voulait offrir ses services au chef de l'Etat. «Ce n'est un secret pour personne que Noureddine Aït Hamouda, en tant que chef des patriotes, travaillait sous la responsabilité de cette institution (DRS), néanmoins, il faut rappeler pour l'histoire que c'est Saïd Sadi qui l'avait introduit chez Mohamed Mediène dit Toufik, ex-patron du DRS», relate Boucetta. L'affaire promet d'autres révélations.