Une centaine d'agriculteurs et d'éleveurs, dont une dizaine de femmes, ont pris part à une rencontre avec les services de la wilaya, samedi, à la maison de la culture de Mila. Une réunion qui a connu un débat franc sur les problèmes qui continuent de pénaliser le monde agricole et rural dans la région. En plus des tracasseries et lenteurs administratives, les participants ont soulevé les problèmes du manque d'eau, d'électricité, de gas oil, de pâturages et d'aide en matière d'aliment du bétail, en sus de la défaillance de l'accompagnement bancaire. De leur côté, les éleveurs du sud de la wilaya, ont notamment revendiqué le droit de bénéficier des aides de l'Etat en matière d'aliment de bétail au même titre que leurs collègues des wilayas des Hauts-Plateaux. «On souhaite être traités sur le même pied d'égalité que nos pairs des wilayas de Sétif et d'Oum El Bouaghi, en matière de subventions d'aliments de bétail», dira Abdelhamid C., éleveur et producteur de lait dans la commune de Tadjenanet. S'agissant de l'accompagnement bancaire, des intervenants ont soulevé les lenteurs, et parfois le niet catégorique, des établissements bancaires impliqués dans le financement des projets des jeunes investisseurs. C'est le cas de ce jeune promoteur qui attend depuis dix ans le financement par la BADR de son projet d'une laiterie à Ferdjioua. «Mon dossier est en bonne et due forme, mais on continue de me faire poireauter en m'expliquant que le créneau est saturé», dira-t-il. Une productrice de lait de vache de la commune d'Ahmed Rachedi, Lamia Zebouchi, a, quant à elle, évoqué la dégradation des accès aux fermes de la région. «Nous sommes pénalisés par l'impraticabilité de la route. Les collecteurs de lait refusent de venir dans nos fermes, ce qui nous pousse assez souvent à jeter une bonne partie de notre production faute de pouvoir l'acheminer jusqu'aux consommateurs», notera-t-elle. Le wali de Mila, Abderrahmane Fouatih, a tenu à rassurer les opérateurs locaux en expliquant : «Toute l'attention sera accordée à vos doléances en vue d'une prise en charge efficace et rapide, car notre objectif est de faire prospérer l'activité agricole dans tous ses volets, afin d'apporter un appoint à l'économie nationale marquée conjoncturellement par une baisse drastique des ressources financières.»