Le congrès du Parlement convoqué pour adopter, dimanche prochain, le projet de la révision de la Constitution risque de se tenir sans l'opposition. Ayant déjà exprimé leur rejet de ce texte dès sa présentation, le 5 janvier dernier, les partis de l'opposition siégeant à l'Assemblée populaire nationale annoncent, tour à tour, leurs décisions de boycotter ce rendez-vous. Après le mouvement Ennahda qui avait appelé, lundi dernier, ses députés à ne pas cautionner la démarche du pouvoir, le Front des forces socialistes (FFS) annonce lui aussi le boycott de la séance du vote sur le projet. «L'élaboration ou l'amendement d'une Constitution constitue une étape décisive dans la vie d'une nation, vu que cette opération est destinée, en théorie, à garantir la cohésion et la communion nationales. Malheureusement, le régime algérien a raté cette occasion et a saisi ce rendez-vous pour aggraver la situation du pays», commente d'emblée le FFS dans un communiqué rendu public hier. Pour ce parti, «ce projet n'est qu'une continuité du feuilleton de la violence constitutionnelle exercée contre le peuple algérien depuis la Constitution de 1963». Fidèle à la position de son chef historique, Hocine Aït Ahmed, décédé à la fin du mois décembre dernier, le FFS rappelle l'origine de la crise dans laquelle patauge le pays. «Ce n'est pas un texte qui est à l'origine de la crise politique, économique, sociale et morale que vit le pays, ce n'est donc pas un texte qui le sortira de cette crise qui s'aggrave de jour en jour», affirme le FFS. Et d'ajouter : «Tout projet constitutionnel doit refléter le plus large consensus possible sinon il est voué à l'échec. A cet effet, le FFS appelle tous les acteurs politiques et sociaux à entamer un processus constituant en vue d'aboutir à un consensus national basé sur l'Etat de droit, la démocratie et les droits de l'homme.» Le FFS considère, lit-on dans ce communiqué, que ce projet «ne sert pas l'intérêt du peuple algérien et représente une menace pour la stabilité du pays et sa cohésion. Pour ces raisons, le FFS a décidé de boycotter cette session extraordinaire du Parlement». «Le FFS s'inscrit en dehors de l'agenda du régime qui ne s'intéresse qu'à sa pérennité», ajoute ce parti dans son communiqué. Devant annoncer leurs décisions hier, le Parti des travailleurs (PT) et l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) et du FJD de Abdallah Djaballah ont décidé de les ajourner jusqu'à vendredi prochain. Selon le député Lakhdar Benkhallaf, élu du FJD, l'opposition au Parlement a déjà pris la décision de rejeter ce projet de la révision de la Constitution. Mais il reste la forme à adopter pour exprimer cette position. «Des concertations sont en cours avec tous les groupes parlementaires de l'opposition pour adopter une position commune. Il y a plusieurs propositions, dont le boycott de la séance de dimanche où le déplacement jusqu'à Club des Pins sans entrer dans la salle. En tout cas la décision sera connue d'ici samedi prochain», explique-t-il.