La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a-t-elle traité avec légèreté un aspect de l'affaire n°152, rencontre CSC-ESS du 29 janvier 2016 ? Il faut le croire à la lecture des attendus de cette affaire et plus particulièrement le chapitre concernant le gardien de l'ES Sétif, Khedaïria Abdelwahab Sofyane, qui a écopé de deux matchs de suspension plus une amende de 50 000 DA. A l'origine de cette sanction, il y a le comportement du joueur auteur d'un geste obscène non signalé sur la feuille de match. Ce sont les images de la télévision qui ont motivé la sanction. Khedaïria s'est rendu coupable d'un geste obscène que les images de la télévision ont montré. Le geste de Khedaïria a soulevé un tollé et la réprobation de tous ceux qui ont vu les images de la télévision… sauf celle des membres de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel, qui lui a infligé deux matchs de suspension au lieu des dix (10), comme le stipule l'article 74 du code disciplinaire de la FAF, traitant de l'atteinte à la dignité et à l'honneur qui précise dans son alinéa 1 : «Tout geste obscène ou propos injurieux, exprimé par quelque moyen que ce soit, par un joueur, dirigeant ou entraîneur portant atteinte à la dignité et à l'honneur d'une personne est sanctionné comme suit : joueur : dix (10) matchs de suspension fermes et 50 000 DA d'amende.» La commission de discipline a pris cette décision après avoir visionné les images (article 5, alinéa 3 du code disciplinaire de la FAF). Sur la feuille de match, l'arbitre directeur (Bekouassa) n'a pas mentionné le geste obscène du gardien de l'ES Sétif. Cette sanction n'est ni précédée ni suivie d'un quelconque attendu sur les motivations qui ont concouru à la prise de cette décision. C'est une transgression du code disciplinaire. La commission de disciplinaire se devait d'expliciter les conditions et raisons sur lesquelles elle s'est appuyée pour prononcer la sentence. Si le joueur a réellement été l'auteur d'un geste obscène, il fallait qu'il soit sanctionné pour cette faute. La commission de discipline de la Ligue a l'obligation de faire respecter son propre règlement. A priori, elle a «oublié» de le faire dans cette affaire.