Une bonne nouvelle pour la littérature algérienne. Notre collègue, chroniqueur d'El Watan et auteur, Chawki Amari, est heureux et… élu. Il est le récipiendaire d'une distinction littéralement lettrée. Et pour cause ! Son roman intitulé L'Ane mort (Barzakh 2014) est lauréat du prix Adelf 2015 pour le Maghreb et l'Afrique méditerranéenne, qui sera décerné par l'Association des écrivains de langue française lors du prochain Salon du livre de Paris en mars 2016. L'annonce a été faite par les éditions Barzakh sur leur page Facebook. Ce prix a notamment été décerné à Akram Belkaïd en 2013 et Maïssa Bey en 2010. «Ce prix est encourageant. Cela nous incite à aller de l'avant. Cela fait du bien d'être encouragé dans le reste du monde. Mais pas en Algérie. Cela n'a pas changé, c'est toujours la même chose. C'est valorisant que de figurer sur la liste de grands écrivains, comme Mohamed Dib, Driss Charaïbi qui ont obtenu ce prix…», nous confiera Chawki Amari. La trame du roman L'âne mort retrace l'histoire de Tissam, Lyès et Mounir, qui sont en fuite à bord d'un Break bleu, un âne mort dans le coffre. Ces trois Algérois nonchalants et désabusés roulent en direction des montagnes kabyles. Leur périple étrange et intense sera rythmé par de multiples rencontres : Karim PDP alias Karim Pas de Problème ; Na Khadidja, l'authentique ancienne moudjahida ; Fu, le génial vulcanisateur chinois ; ou encore Izouzen, l'inquiétant libraire du Djurdjura. Ensemble, dans une ascension libératrice, ils se poseront des questions à la fois existentielles et loufoques, entre autres sur la résistance et le changement, la pesanteur et la légèreté. Dans ce récit plein d'humour et de grâce, l'auteur puise dans ses références littéraires et scientifiques pour inventer une langue singulière et un univers extrêmement poétique ; il rend ici hommage à L'Âne d'or d'Apulée de Madaure, «premier romancier du monde, premier auteur algérien». Chawki Amari nous convie dans ce nouveau roman à une exploration métaphysique de l'Algérie d'aujourd'hui, où l'on s'amuse de l'absurdité des situations tout en constatant l'implacable justesse.